Banque éthique – la NEF

A l’occasion d’une rencontre avec Jacky Blanc, Président du directoire de la NEF et Bernard Ginisty, Président du comité d’éthique de la NEF, je vous propose une courte introduction au concept de banque éthique, ainsi qu’une avant-première sur la création de la première banque éthique européenne.

Qu’est ce qu’une banque éthique ? L’article 2 des statuts de la NEF résume le concept :

« .. a pour objet d’organiser et de développer dans un esprit de fraternité et à des fins d’utilité sociale les relations entre les membres, personnes physiques ou morales, en rendant plus consciente la circulation de l’argent, notamment par la gestion de leur épargne, et le moyen de prêts-relais, prêts à court, moyen et long terme, prises de participation et cautionnements. »

A ceci doit s’ajouter le terme de transparence : la destination des prêts est connue de tous.

Chaque déposant devient sociétaire de la banque.

On lit dans la rubrique « Les crédits et la responsabilité sociale » de la NEF :

« Les fonds déposés à la NEF sont utilisés pour consentir des crédits à des projets réellement utiles qui contribuent à un développement économique durable, dans un esprit de solidarité, dans les domaines culturel, écologique et social. »

Inutile donc de faire une demande de prêt à la NEF pour acheter une voiture, même hybride !

Fondée voici 20 ans, la NEF est la seul banque éthique française, même si des investissements dits « éthiques » sont proposés par certaines banques commerciales traditionnelles. La NEF dispose aujourd’hui de 180 millions d’euros de dépôts, d’un capital de 17 millions d’euros, un montant de prêts alloués de l’ordre de 100 millions d’euros.

Il existe des banques éthiques dans plusieurs pays européens, notamment en Allemagne ou le concept à plus de 30 ans d’existence.

Nous allons bientôt assister à la création de la première Banque Ethique Européenne, qui sera fondée par la NEF (France), la Banca Popolare Etica (Italie) et la FIARE (Espagne).

Voici le premier paragraphe du préambule du Manifeste pour une Banque Ethique Européenne :

« L’argent, qui devrait être l’outil du développement humain, est devenu l’objectif premier de l’économie au risque de faire perdre tout sens aux activités économiques. Dans les pays riches comme dans les pays émergeants, le développement économique a certes permis une augmentation du niveau de vie, mais au détriment de la qualité des relations humaines et, paradoxalement, de la satisfaction des individus…. »

Et, le second paragraphe du chapitre « Intentions » de ce même Manifeste :

« C’est un véritable défi qu’elle (la Banque Ethique Européenne) se pose ainsi : centrer l’économie sur l’être et non l’avoir. Il s’agit de ne plus céder à l’image d’une société ou chacun lutte contre l’autre pour sa propre survie, et de donner libre cours aux forces de justice et de fraternité présentes en chaque être humain. »

Et pour terminer, le 5eme paragraphe du chapitre « Modes d’action » :

« Gérer l’épargne comme un bien commun et donc accueillir avec respect et attention toutes les demandes de crédit tout en assumant pleinement la responsabilité d’un éventuel refus de crédit. En ce dernier cas, écouter, dialoguer, chercher, avec l’aide de la société civile à recréer des conditions rendant possible l’accès au crédit. »

Vu la réputation actuelle des banques traditionnelles, il est permis de penser que cette nouvelle Banque Ethique Européenne saura séduire de nombreux épargnants. Dans le même temps, elle devra mettre en place un système de gestion garant de ses valeurs fondatrices, sous peine de devenir un autre Crédit Agricole, qui fut fondé sur des bases comparables mais est aujourd’hui indissociable d’une banque privée classique.

A propos Vincent Verschoore

Animateur de Ze Rhubarbe Blog depuis 2008.

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