Pour oser se tromper

L’erreur, c’est positif! Prendre le risque de se tromper pour mieux trouver, c’est ce que propose à Paris un festival de sciences à destination des enfants et adolescents, pour les décomplexer et leur donner le goût de la recherche.

Ainsi débute cet article sur une initiative de l’association Paris Montaigne.

D’après les études de l’OCDE, les enfants français n’osent pas lever le doigt en classe de peur de se tromper et de faire l’objet de moqueries. “Nous avons voulu dédramatiser l’erreur, qui à l’école peut sembler négative, alors qu’elle fait partie intégrante de processus d’acquisition”, explique Maëlle Lenoir, directrice de l’association

Inutile de dire que j’applaudis l’initiative des deux mains. Quelques autres phrases extraites de l’articles:

“Le but est de “sensibiliser les enfants à la science, à la démarche de recherche, au questionnement, à remettre en cause les présupposés”

“Trop souvent, l’enseignement est sclérosant, lorsqu’il consiste à donner +la bonne réponse+ en répétant le cours”

“Il faut habituer les enfants à regarder le monde avec des questions”

“Le mot erreur est péjoratif, il est assimilé à une faute, alors que dans le monde de la science, dans beaucoup de situations, l’erreur est féconde. Quand on fait de la recherche, on fait des hypothèses, qui sont ensuite infirmées ou confirmées”, explique Etienne Klein, directeur de recherches au CEA, conseil scientifique du festival.

Cette initiative a d’ailleurs fait l’objet d’un article sur un site d’affaires anglophone, Kippreport, qui pose la question d’oser l’erreur dans le contexte professionnel pour débrider la créativité.

A propos Vincent Verschoore

Animateur de Ze Rhubarbe Blog depuis 2008.

7 réponses

  1. Monica

    Mais oui, ce que l’on appelle “erreur” est partie intégrante de tout questionnement. Et, en fait d'”erreurs”, ne s’agit-il pas d’approximations dans la maîtrise progressive, et toujours objet de mises en cause, d’un savoir, par essence éminemment flexible?
    Il est utile, quand on a affaire aux enfants, de comprendre ce qui les amène à émettre certaines réponses.
    Hélas, trois fois hélas, il est de bon ton aujourd’hui d’énoncer des certitudes sur un mode volontiers binaire et, dans les sciences, de formuler des hypothèses et des “prédictions” à partir de modèles souvent formatés sur un mode rigide et dogmatique (dans les neurosciences, par exemple).
    Dés lors, certaines questions, certaines méthodes et certaines hypothèses sont considérées comme caduques, ce qui appauvrit le savoir.

  2. Vincent

    Bonjour Monica! Je me demande ce que l’on pense du modèle holographique dans le monde rigide et dogmatique des neurosciences…
    Concernant ce billet-ci, il me semble que le système d’évaluation basé sur l’examen et la notation est fondamentalement incompatible avec l’expression naturelle de l’erreur pour avancer. C’est l’énorme bêtise du système “éducatif” dans son ensemble qu’il fait réformer.

  3. Anne Gentry

    Je ne sais pas si le monde des neurosciences est si rigide et dogmatique, je ne le fréquente pas d’assez près, trop “sur le terrain” et loin des poumons de la recherche. Mais pour avoir suivi depuis deux ans une formation universitaire plus centrée sur la neuropsychologie et son application dans le domaine du diagnostic des maladies neuro-dégénératives (dont +++ les maladies touchant la mémoire, entre autres), j’ai plus souvent entendu parler d’hypothèses et de modèles reconnus comme très théoriques que de certitudes. Mes enseignants, neurologues ou neuropsychologues semblaient donc vouloir rester prudents.
    Il est vrai aussi que certaines écoles, dont la mienne à Marseille, cherchent à établir des liens entre telle fonction en neuropsychologie (et donc tel symptôme en pratique clinique) et telle région cérébrale, avec de bons arguments notamment en imagerie cérébrale fonctionnelle (laquelle est aussi utilisée en recherche sur des pathologies psychiatriques dans le même but : quelles zones “activées” dans telle situation identifiée ?) ce qui ne fait peut-être pas très “holo”, en effet … Encore que …
    Une chose est sûre, on ne nous a pas parlé du modèle holographique 😉 !

    Quant à l’erreur et nos enfants, je suis assez d’accord, il faut les voir tétanisés à l’idée de dire une bêtise, ou par les réactions moqueuses de la classe lors d’une erreur énoncée au tableau. J’ai une fille très sensible à ça, c’est dommage pour elle.
    Comme l’indique l’artcile que vous mettez en lien : leur parler de la différence entre l’erreur et la faute … Et il faut d’abord en être soi-même assez convaincu …

  4. Vincent

    Bonjour Anne,
    Je suis en train de découvrir une foule d’observations et d’expérience de type psychocinèse, totalement ignorées par la science mais qui posent néanmoins de sacrées question sur la relation esprit-matière. Il semble que le modèle holographique apporte des pistes de réflexion, du fait de la dualité implicite / explicite de ce modèle. En gros l’esprit, sous certaines conditions, serait en mesure de modifier l’ordre implicite (la source de l’hologramme) ce qui se traduirait par une modification correspondante au niveau explicite, totalement indépendamment des lois physiques normales.

  5. Anne Gentry

    J’ai lu hier que Le Monde allait consacrer une série de cinq ou six articles à la physique, à compter du journal daté de demain, je crois. Ceci en écho à un grand congrès de physique qui vient de se tenir.

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