La SACEM, bien connue de tous les coiffeurs, hôteliers, tenanciers de bars, webmasters , associations culturelles et organisateurs de fêtes au village (j’en passe et des meilleurs), est une société privée jouissant d’un monopole de fait et donc des abus inhérents à ce type de position: tarifs très élevés souvent à la tête du client, protection des auteurs qui font du chiffre et qui en retour défendent l’entreprise grâce à leur accès facilité aux médias, et salaires mirobolants des dirigeants (salaire annuel de Bernard Miyet, patron de la Sacem: 600 000 euros, sans parler des notes de frais à 5 chiffres). Avec cela on peut évidemment se permettre d’être “très chagriné par la situation intenable des artistes“.
Bakchich (paix à son âme) sortait un excellent article à ce sujet en décembre 2010 intitulé Sacem le vend et récolte le magot, à lire absolument tant que le site existe encore. Même à droite, le député UMP de la Mayenne fustige la Sacem suite au rapport critique de la commission permanente de contrôle des sociétés de perception et de répartition des droits. « le week-end dernier, on a même demandé des droits à une association qui réalisait une soirée caritative au profit du Téléthon ! », s’insurge le député dans une interview pour France Soir mardi 7 décembre.
Bref, même si tout n’est pas à jeter, cette situation est contre-productive du fait que de très nombreux artistes restent inconnus car trop chers à diffuser en termes de droits, ce qui profite directement au star-système. Heureusement il existe une alternative, l’A.I.M.S.A. ou Association de l’Indépendance Musicale Solidaire Autonome dont le pitch est: Les diffuseurs AIMSA ne paient plus la Sacem, permettent aux artistes AIMSA d’accéder au public, développent un réseau de diffusion gratuit et légal et créent une véritable alternative au monopole de l’industrie du disque.
Cette question des droits est centrale dans un projet de nouvelle économie qui serait plus basée sur la partage, relire à ce sujet l’article de Philippe Aigrain “le partage est légitime” et la remise en question du concept de propriété intellectuelle.