Selon une dépêche de l’AFP de ce matin la tension monte entre le camp moderniste mené par le président Mahmoud Ahmadinejad et son dauphin Esfandiar Rahim Mashaie, et le camp conservateur évidemment représenté par le Chef Suprême, l’Ayatollah Ali Khamenei.
Ce 17 avril le ministre de l’information Heydar Moslehi, proche de l’Ayatollah, s’est fait renvoyer par Ahmadinejad pour avoir lui-même renvoyé un député réputé proche de Mashaie. Quelques minutes pus tard, Khamenei annulait le renvoi de Moslehi, alors que d’après la Constitution iranienne seul le président a le pouvoir de nommer et de renvoyer des ministres. Mais bon quand on est le Chef Suprême, la Constitution, hein… D’autant qu’en 2009 Khamenei avait déjà ordonné à Ahmadinejad de faire marche arrière sur la nomination de Mashaie en qualité de vice-président, suite aux cris d’orfraies des conservateurs. Mashaie est haïs par ces derniers pour ses opinions nationalistes à la “ancien régime”, son souhait d’ouvrir une école iranienne de l’Islam, ses vues libérales en matière de culture et de société, et horreur suprême on dit qu’il voudrait entretenir des relations normales avec Israël – pays non reconnu par Téhéran.
Selon le patron du conseil culturel présidentiel, Hojatoleslam Abbas Amiri-Far, tout ceci sent la préparations des combats à venir pour les élections législatives (2012) et présidentielles (2013). Les réformistes de Hossein Mousavi et Mehdi Karroubi marginalisés suite aux manifestations de 2009, la bataille va se jouer entre le camp conservateur et le camp d’Ahmadinejad / Mashaie. Les luttes fratricides au sein du camp conservateur semblent avoir déjà commencé, au point qu’hier Khamenei a du remettre un peu d’ordre dans son camp, les dissensions internes ne pouvant que bénéficier à “l’ennemi”.
[…] suprême, l’ayatollah Ali Khamenei! Je présentais l’affaire sur ce blog en avril dans cet article que je conseille de lire pour comprendre la […]