Le conflit s’envenime entre le président iranien Ahmadinejad et le camp conservateur du chef suprême, l’ayatollah Ali Khamenei! Je présentais l’affaire sur ce blog en avril dans cet article que je conseille de lire pour comprendre la suite.
Après l’affaire du ministre de l’information Heydar Moslehi viré par Ahmadinejad le 17 avril puis réhabilité par Ali Khamenei dans la foulée, Ahmadinejad se mettait en grève pendant 8 jours, refusant de participer aux réunions ministérielles. Dès son retour il virait trois ministres sans en référer au Chef.
Cette poussée d’indépendance de la part d’Ahmadinejad vis-à-vis du pouvoir religieux qui domine l’Iran ne semble pas générer un grand suivi: la garde révolutionnaire et l’establishment clérical sont bien évidemment du côté de Ali Khamenei mais on en est au point où Ahmadinejad est soupçonné, par l’Ayatollah Mohammad-Taqi Mesbah-Yazdi (promoteur d’une mouvance “apocalyptique” de l’Islam dans laquelle s’inscrirait Ahmadinejad, selon le Telegraph) d’être victime d’un sortilège!
Jeté par qui? Par Esfandiar Rahim Mashaie, promu par Ahmadinejad en tant que dauphin mais haïs des conservateurs pour ses opinions “libérales”. Cette accusation n’est pas de pure rhétorique du fait que certains amis de Mashaie ont déjà été arrêtés pour “sorcellerie”.
C’est en tous cas la plus grave crise interne depuis la réélection d’Ahmadinejad en 2009 (avec, à l’époque, le support entier d’Ali Khamenei). Et peut être la situation la plus inattendue depuis la révolution iranienne, l’autorité religieuse suprême n’ayant jamais été remise en question par un président.
Source: Telegraph.