Dexia vu par le CADTM

La débâcle de la banque franco-belge Dexia et ce que cela signifie dans le contexte de la situation financière actuelle de la zone euro: le point de vue de Eric Toussaint(1) dans cet article publié sur le site de la CADTM (Comité pour l’annulation de la Dette du Tiers Monde), dont j’ai par ailleurs pu interviewer un représentant (voir ce billet) dans un autre contexte.

Je cite ici l’introduction et la conclusion de l’article:

“En ce début du mois d’octobre 2011, la faillite virtuelle de la banque franco-belge Dexia est un signe supplémentaire de l’ampleur de la crise qui amène les pouvoirs publics à se mettre entièrement au service des intérêts privés en abusant des finances publiques. Cette faillite de Dexia montre que le maillon faible de la chaîne de la crise de la dette est constitué par les banques privées alors que les gouvernants et les médias dominants mettent l’accent sur la crise de la dette publique.”

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“L’expérience de 2007-2008 n’a absolument pas amené les gouvernements à imposer des règles prudentielles strictes. Au contraire, il s’agit de prendre des mesures pour empêcher les institutions financières, banques, assurances, fonds de pension et autres hedge funds de continuer à nuire. Il est nécessaire de traduire en justice les autorités publiques et les patrons d’entreprises responsables directs ou complices actifs des débâcles boursières et bancaires. Dans l’intérêt de l’écrasante majorité de la population, il est urgent d’exproprier les banques et de les mettre au service du bien commun en les nationalisant et en les plaçant sous le contrôle des travailleurs et des citoyens. Non seulement il faut se refuser à une quelconque indemnisation des grands actionnaires, mais il convient en outre de récupérer sur leur patrimoine global le coût de l’assainissement du système financier. Il s’agit également de répudier les créances illégitimes que les banques privées réclament aux pouvoirs publics. Il faut bien sûr adopter une série de mesures complémentaires : contrôle des mouvements de capitaux, interdiction de la spéculation, interdiction des transactions avec les paradis fiscaux et judiciaires, mise en place d’une fiscalité qui a pour objectif l’établissement de la justice sociale… Dans le cas de l’Union européenne, il convient d’abroger différents traités dont ceux de Maastricht et de Lisbonne. Il faut aussi modifier radicalement les statuts de la Banque centrale européenne. Alors que la crise n’a pas encore atteint son apogée, il est grand temps de prendre un tournant radical afin de donner une issue anticapitaliste aux convulsions bancaires et boursières.”

(1) Éric Toussaint, docteur en sciences politiques des universités de Liège et de Paris VIII, président du CADTM Belgique, membre de la Commission présidentielle d’audit intégral de la dette (CAIC) de l’Équateur et du Conseil scientifique d’ATTAC France. A dirigé avec Damien Millet le livre collectif La Dette ou la Vie, Aden-CADTM, 2011. A participé au livre d’ATTAC : Le piège de la dette publique. Comment s’en sortir, édition Les liens qui libèrent, Paris, 2011.

 

 

A propos Vincent Verschoore

Animateur de Ze Rhubarbe Blog depuis 2008.

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