Le 7 octobre 2001 démarrait Operation Enduring Freedom, et une armada de cruise missiles, bombes guidées et autres objets du désir miliaire pilonnaient cinq villes afghanes, les postes de défense afghans et les camps de Al-Qaïda.
Onze ans plus tard, le gouvernement taliban qui hébergeait Bin Laden & Cie est remplacé par un gouvernent central faible et incapable de contrôler un territoire désormais aux mains de chefs de guerre locaux dont la raison d’être est le terrorisme – contre les Afghans au même titre que contre les envahisseurs US, anglais ou français, le tout financé par un trafic de drogue florissant. La semaine dernière, le 2000 ème soldat US était tué sur le sol Afghan. Pourtant, pas un mot de cet anniversaire dans les grands quotidiens américains. Guère plus dans la presse français. Pas un mot de la part des candidats Obama et Romney lors de leurs allocations de ce weekend. Seuls les britanniques semblent avoir le courage de se souvenir de l’existence de cette guerre sans fin, aussi destructrice qu’inutile. De l’ordre de 40 000 civils afghans ont été tués au cours de ces onze années, 500 000 ont été déplacés à l’intérieur du pays et 250 000 ont émigré vers d’autres pays(1).
Que penser de l’ineptie de cette guerre afghane, de cette incompétence totale aussi bien militaire que politique, ce remède pire que le mal initial? Alors que tout cela était prévisible, les soviétiques en ayant fait l’amère expérience peu avant, et Al-Qaïda n’est qu’un pion dans l’affaire du 11 septembre, affaire qui n’a pas grand chose à voir avec des hordes de barbus intégristes accros de la kalash et planqués dans les montagnes afghanes.
(1) http://mecanoblog.wordpress.com/2012/06/14/le-cout-humain-de-la-guerre-contre-le-terrorisme/