Fukushima: Le Premier Ministre japonais mérite le goudron et les plumes!

Shinzo Abe, le Premier Ministre du Japon, n’avait plus mis les pieds à Fukushima depuis décembre 2012, et on le comprend. Mais ayant réussi à convaincre le Comité Olympique d’organiser les Jeux Olympiques de 2020 à Tokyo, il a bien fallu se résoudre à y retourner (voir vidéo ci-dessus) et à proclamer haut et fort que l’endroit était désormais sans danger. Affirmation que tout le monde sait être pertinemment fausse, non seulement la situation est à peine sous contrôle mais les choses empirent et rien ne permet de dire aujourd’hui que tout cela ne va pas se terminer encore plus mal que cela n’a commencé, avec notamment le risque de fusion à l’air libre des combustibles stockés dans une piscine branlante à 30m de haut, sans parler des importantes fuites d’eau radioactive qui se déverse ainsi dans le Pacifique, ni des coeurs de réacteurs (corium) enfouis quelques part dans le sol sous les bâtiments et dont on ne sait pas grand chose.

Rien qu’à voir les têtes des japonais derrière Abe lorsqu’il leur dit que tout va bien, suffit à faire comprendre qu’en fait tout va mal. Est-ce que les japonais pourront, en six ans, reprendre le contrôle du site et le blinder suffisamment pour arrêter les émissions radioactives aériennes, souterraines et maritimes? Pas grand monde n’y croit en dehors des cercles de la propagande officielle, et notamment pas un ancien professionnel de la sécurité nucléaire, Arnold Gundersen, interviewé ans la vidéo ci-dessous par la chaîne indépendante The Real News:

Pour résumer, Gundersen affirme d’abord que Abe ment – et qu’il le sait bien, tout comme le gouvernement japonais ment depuis le début de cette catastrophe. Ensuite, Tepco n’a ni la compétence technique ni les moyens financiers pour sortir du bourbier de Fukushima, Gundersen donnant le chiffre de un trilliard de dollars pour le coût global de l’opération. Il faudrait virer Tepco du site et mettre en place une organisation internationale fondée sur les quelques sociétés de conception et de sécurité nucléaire capables de trouver des solutions durables. Tepco est un exploitant, pas un constructeur de centrales nucléaires. Il termine en rappelant que si c’est aujourd’hui le Japon qui paie directement son addiction à l’énergie nucléaire, les autres pays tout aussi dépendant tels les USA et la France doivent assumer leur part dans la gestion du désastre de Fukushima.

Pour ceux et celles que cela intéresse, le site fukushima.over-blog a retranscrit en français une conférence de Gundersen donnée à New York en mars 2013 sur Fukushima, intitulée “Que savaient-ils, et depuis quand?“.

 

 

A propos Vincent Verschoore

Animateur de Ze Rhubarbe Blog depuis 2008.

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