C’est bien les chiffres ronds, ça permet de faire le point! Ceci est le six cent et unième article sur ce blog depuis sa création en août 2008. La thématique n’a pas beaucoup changé: des articles non techniques tournant autour, notamment, de la recherche en physique et astrophysique, des origines et de l’évolution de la vie, de l’économie et puis des articles d’opinion sur la politique, l’industrie de la santé, quelques photos et reportages vidéo. Et même des articles dans la langue de Shakespeare, dernièrement sous la forme d’une suite de chroniques intitulée “My french chronicles“.
Ce blog milite clairement en faveur de la liberté d’expression – la vraie, pas le pastiche sous tutelle du pouvoir et des médias – et n’a que peu d’estime pour les glapissements sécuritaires et moralistes des “responsables” politiques, de France ou d’ailleurs, qui abusent d’opportunités (merci Charlie) pour faire avancer un agenda liberticide permettant de, sinon cacher, du moins verrouiller l’info et l’opinion qui les dérange.
Mais un blog, pour quoi faire, et pour qui? Côté lectorat, la seule information dont je dispose, outre les quelques retours via Facebook ou Twitter, et quelques rares commentaires sur le blog lui-même (merci à vous), sont les plus récentes statistiques fournies par WordPress depuis décembre 2013, soit près de 27 000 pages vues sur 18 mois, soit près de 1500 vues par mois en moyenne, avec de fortes variations.
Donc je ne sais pas vraiment “pour qui”, mais par contre je sais “pour quoi faire”: hors le fait que l’écriture reste un excellent moyen de mettre de l’ordre dans ses propres idées, deux éléments m’importent: d’une part la très nécessaire critique politique d’un monde au mains d'”élites” ineptes et dangereuses, et d’autre part le tout aussi nécessaire appel à l’émerveillement et à l’imagination dans la recherche de ce qui fonde notre univers, notre nature. Pour moi, la discussion du “d’où venons-nous” ontologique, c’est-à-dire bien au-delà de la simple représentation historique, n’est pas réellement dissociable de la question du “où allons-nous”.
Ce sont ces dimensions-là, émerveillement et imaginaire, qui rendent la science passionnante et attirante, et pourtant elles sont exclues du système éducatif, remplacées par de froids et arbitraires énoncés, calculs compliqués et notes sur vingt propres à décourager tout esprit non encore sevré du besoin de mystère et de merveilleux. L’Education Nationale se comporte, en la matière, tel un paysan embourgeoisé apprenant à ses enfants à compter les blés avant de leur apprendre à les semer.
Ce blog espère en cela contribuer, à sa minuscule échelle de colibri, au vaste projet qu’est l’éducation populaire – la vraie, l’indépendante, pas sa version institutionnalisée et dépendante du bon vouloir des pouvoirs en place. Nous pouvons faire mieux que du pain et des jeux pour les uns, du sang et des larmes pour les autres.