Le doute ou la contestation des réels mérites des produits proposés par l’industrie pharmaceutique passe généralement, auprès les gens dits “sérieux”, pour une plus ou moins dangereuse dérive irrationnelle et sectaire.
Parmi les gens réputés “sérieux”, le Dr Richard Horton, éditeur en chef du fameux magazine médical dit “de référence” The Lancet, écrivait ceci dans le volume 385 du 11 avril 2015, à propos de la science biomédicale:
“Une bonne partie de la littérature scientifique, peut-être la moitié, est sans doute tout simplement fausse.
Affligée par des études sur de petits échantillons, des effets minuscules, des analyses exploratoires non valables, pétrie de flagrants conflits d’intérêts, avec de plus une obsession de participer aux tendances à la mode mais sans importance, la science à pris un virage vers l’obscur.”
Ah. Pas très surprenant pour qui suit cette industrie avec un oeil un peu critique, et les quelques grands arrangements financiers entre les tribunaux et certaines entreprises pharmaceutiques pour éviter les procès apparaissent de temps en temps dans la presse mainstream (vor sur ce blog: Big Pharma à l’amende), mais ici c’est du lourd.
Contexte: Richard Horton publie ce brûlot suite à une conférence tenue au Wellcome Trust à Londres sur le thème “Reproductabilité et fiabilité de la recherche biomédicale”. Les règles très particulières de cette conférence empêchent aux participants de divulguer les sources des informations qui y sont présentées, mais Horton ajoute:
“L’aspect endémique de ce mauvais comportement est alarmant. Dans leur quête d’une histoire captivante, les scientifiques trop souvent sculptent leurs données pour les rendre raccord avec leur conception du monde. Ou ils rétrofitent certaines hypothèses afin de les concilier avec leurs données. Les éditeurs de journaux (scientifiques, ndt) méritent leur part de critique. Nous aidons et facilitons les plus mauvais comportements. Notre reconnaissance du facteur d’impact nourri une compétition malsaine pour une place dans les quelques journaux les plus réputés.”
Horton fait le tour des éléments qui lui semblent participer à ce comportement délétère et dangereux de la communauté biomédicale, avant de proposer des remèdes. Il cite notamment la méthode développée en physique des particules:
“Une des propositions les plus convaincantes vient de l’extérieur de la communauté biomédicale. Tony Weidberg est un Professeur de physique des particules à Oxford. Suite à une suite d’erreurs importantes, la communauté autour de la physique des particules investi aujourd’hui de grands efforts dans la vérification et la revérification intensive des données avant publication. En filtrant les résultats au travers de plusieurs groupes de travail, les physiciens sont encouragés à critiquer. Les bonnes critiques sont récompensées. L’objectif commun est d’obtenir un résultat fiable, et les incentives des scientifiques sont en phase avec ce but.”
Mais il ajoute que la route sera longue, les leaders de la communauté biomédicale n’étant guère motivés à initier une telle remise en question. Son article est disponible ici (en anglais).PIIS0140673615606961
Dans le même ordre d’idées, le Dr Lucija Tomljenovic, du groupe de recherche Neural Dynamics, département d’ophtalmologie et sciences visuelles à l’université de British Columbia, publiait en mars 2011 une étude révélant que les fabricants de vaccins, entreprises pharmaceutiques et autorités sanitaires ont connaissance des multiples dangers associés à la vaccination mais ont choisi de les cacher au public. Article intégral ici (en anglais aussi, désolé…) BSEM-2011
Je peux aussi citer le Dr Marcia Angell, docteur médical et ancienne éditrice en chef du New England Medical Journal, un autre journal médical réputé, qui dit ceci:
“Il est simplement devenu impossible de croire en grand chose des publications en matière de recherche clinique, ou de dépendre de l’avis de médecins dignes de confiance ou de guides médicaux de référence. Je n’ai aucun plaisir à arriver à cette conclusion, atteinte lentement sur deux décennies en tant qu’éditrice du New England Journal of Medicine.”
Elle a par ailleurs publié un livre intitulé “Drugs Companies and Doctors: a story of corruptiion” en 2009.
Il faut traiter la communication médicale comme on traite la communication politique: avec le plus grand scepticisme.
Cet article est quelque part la suite d’un article sur le même sujet en 2012, “Sciences de la vie, dangers mortels?” suite à la publication par un ancien responsable de la recherche sur le cancer chez Amgen Inc, Glenn Begley, qui à découvert après une minutieuse recherche, qu’un grand nombre d’études précliniques sur le cancer – dont de nombreuses réalisée par des labos universitaires – ne sont pas fiables.
Deux articles parmi d’autres (mot-clé “pharma” sur ce blog) sur à peu près le même thème:
Article repris sur Wikistrike: http://www.wikistrike.com/2015/07/corruption-de-la-science-la-moitie-des-etudes-biomedicales-fausses.html
Et sur Sott.net: http://fr.sott.net/article/25918-Corruption-de-la-science-La-moitie-des-etudes-biomedicales-fausses
Voir aussi cet article: http://www.lesmotsontunsens.com/l-agence-du-medicament-us-accusee-de-blanchiment-de-fraude-scientifique-15287
Discussion sur Agoravox: http://www.agoravox.fr/actualites/sante/article/la-moitie-des-etudes-biomedicales-169181
Article repris sur Arcturius.org: http://www.arcturius.org/chroniques/corruption-de-la-science-la-moitie-des-etudes-biomedicales-fausses/
Article repris par
http://www.numerama.com/f/138475-t-medecine-vs-science.html
http://www.alvinet.com/similaires/moitie-etudes-biomedicales-seraient-fausses-the-lancet/26540692
http://free.niooz.fr/corruption-de-la-science-la-moitie-des-etudes-biomedicales-fausses-3491591.shtml
http://revuedepresse30.tumblr.com/post/122927471603/la-moitie-des-etudes-biomedicales-seraient
Repris aussi sur http://reveilletoi.com/economie/la-moitie-des-etudes-biomedicales-seraient-faussees-selon-un-magazine-medical-de-reference
Concernant les biais de publication: http://www.contrepoints.org/2015/07/19/214490-quand-la-science-segare-2
[…] juin dernier je proposais l’article intitulé La moitié des études biomédicales seraient fausses, selon The Lancet, faisant état d’un sérieux problème de crédibilité des études biomédicales. Ce […]
[…] (5) https://zerhubarbeblog.net/2015/06/29/la-moitie-des-etudes-biomedicales-seraient-fausses-selon-the-l… […]
[…] (6) https://zerhubarbeblog.net/2015/06/29/la-moitie-des-etudes-biomedicales-seraient-fausses-selon-the-l… […]
[…] (2) https://zerhubarbeblog.net/2015/06/29/la-moitie-des-etudes-biomedicales-seraient-fausses-selon-the-l… […]
[…] https://zerhubarbeblog.net/2015/06/29/la-moitie-des-etudes-biomedicales-seraient-fausses-selon-the-l… […]
[…] (2) https://zerhubarbeblog.net/2015/06/29/la-moitie-des-etudes-biomedicales-seraient-fausses-selon-the-l… […]
[…] (7) https://zerhubarbeblog.net/2015/06/29/la-moitie-des-etudes-biomedicales-seraient-fausses-selon-the-l… […]
Tests cliniques en Europe: https://mobile.reuters.com/article/amp/idUSKCN1LS3B0?__twitter_impression=true
[…] (8) https://zerhubarbeblog.net/2015/06/29/la-moitie-des-etudes-biomedicales-seraient-fausses-selon-the-l… […]
Le LancetGate, l’étude sur l’hydroxychloroquine et pourquoi elle est suspecte: https://www.lexpress.fr/actualite/sciences/hydroxychloroquine-voila-pourquoi-l-etude-de-the-lancet-est-si-critiquee_2127079.html?utm_medium=Social&utm_source=Twitter&Echobox=1590766657#xtor=CS3-5083
Etude retractee sur la chloroquine, ou les limites du peer review. https://www.theguardian.com/commentisfree/2020/jun/05/lancet-had-to-do-one-of-the-biggest-retractions-in-modern-history-how-could-this-happen
Révolution en psychologie? http://www.slate.fr/story/115289/psychologie-scientifiques-trompes?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR0bUB0ScsgUjBzdIroRNziiS3KBBW5mjkRtrVxVijP65NpEFr0Gy4C-PwU#Echobox=1600438658
[…] https://zerhubarbeblog.net/2015/06/29/la-moitie-des-etudes-biomedicales-seraient-fausses-selon-the-l… […]
[…] L’affaire de la publication par The Lancet de l’étude bidon Surgisphère (2) n’y est sans doute pas pour rien, d’autant que le Lancet avait lui-même osé ce genre d’exercice introspectif, en 2015, par le biais d’un article de son propre éditeur en chef, Richard Horton, sur la mauvaise qualité d’au moins la moitié des études publiées par son journal (voir « La moitié des études biomédicales seraient fausses, selon The Lancet« ). […]
Falsification, fabrication de données d’expériences, trucages d’images, erreurs délibérées… tour d’horizon des mauvaises pratiques dans la rédaction d’articles scientifiques.
Un nombre non négligeable d’études scientifiques sont « rétractées » chaque année pour diverses raisons. D’après une étude parue en 2011 la rétractation concernerait 0,02 % des articles biomédicaux. Et la moitié d’entre eux le serait pour cause de fraude. Si ce phénomène ne touche qu’une toute petite fraction des publications, il a tout de même été multiplié par dix depuis 1975.
https://www.lemonde.fr/blog/realitesbiomedicales/2013/12/04/la-fraude-scientifique-fleau-de-la-litterature-biomedicale/
« Les chercheurs en sciences sociales cherchent souvent à démontrer qu’une construction a une validité incrémentale par rapport à d’autres constructions connexes. Cependant, ces affirmations sont généralement soutenues par des modèles au niveau de la mesure qui ne tiennent pas compte des effets de la (non-)fiabilité de la mesure. Nous utilisons des exemples intuitifs, des simulations de Monte Carlo et un nouveau cadre analytique pour démontrer que les stratégies courantes pour établir la validité incrémentale d’une construction à l’aide d’une analyse de régression multiple présentent des taux d’erreur de type I extrêmement élevés dans des régimes de paramètres communs à de nombreux domaines psychologiques. De manière contre-intuitive, nous constatons que les taux d’erreur sont les plus élevés – dans certains cas, ils approchent les 100 % – lorsque la taille des échantillons est importante et que la fiabilité est modérée. Nos résultats suggèrent qu’une proportion potentiellement importante des affirmations de validité incrémentale faites dans la littérature sont fausses. Nous présentons une application web (http://jakewestfall.org/ivy/) que les lecteurs peuvent utiliser pour explorer les propriétés statistiques de ces arguments et d’autres arguments de validité incrémentale. Nous concluons en passant en revue les approches statistiques fondées sur le SEM qui contrôlent de manière appropriée le taux d’erreur de type I lorsque l’on tente d’établir la validité incrémentale. »
https://seppi.over-blog.com/2021/09/les-etudes-statistiques-sont-elles-hors-de-controle-un-super-article-de-m.david-louapre-sur-science-etonnante.html
Qui donc cherchons-nous à protéger qui justifie de sacrifier l’enseignement de nos enfants ?
Hier, c’était nos adolescents qui ont principalement été pris en otage des décisions de leurs ainés. Aujourd’hui, ce sont les enfants de moins de 12 ans qui en font injustement les frais.
https://www.lalibre.be/debats/opinions/2021/10/22/qui-donc-cherchons-nous-a-proteger-qui-justifie-de-sacrifier-lenseignement-de-nos-enfants-RG77KI6XIVGSVGD6CX6KKIAAFI/?fbclid=IwAR0E-cSY28S7HyNYmP9OaGqb_x_6pFKzM8l2JPYm-X903BJBF7twLJXeFyA