Sur-vaccination: Le lobby pharma en marche avec Edouard Philippe.

Le Premier Ministre français Edouard Philippe l’a annoncé hier lors de son discours de politique générale à l’Assemblée Nationale: nouvelle obligation vaccinale pour les jeunes enfants, passant donc des trois actuellement obligatoires (Diphtérie, Tétanos, Poliomyélite) à onze (1). Contrairement à ce qui est proclamé par Philippe, la raison de cette décision n’est nullement une question de santé, mais bien une question de pognon au profit de l’industrie pharmaceutique dont les agents sont chez eux dans les couloirs du pouvoir. 

Cette décision débile et contraire à la tendance vers une politique de recommandation vaccinale en vigueur dans à peu près tous les pays comparables au nôtre, n’est pas arrivée d’un coup. Après avoir pleinement exploité la fameuse soi-disant épidémie de H1N1 fin 2009 avec la vente de 90 millions de doses de vaccins via le ministère de Roselyne Bachelot (Docteure en pharmacie, ayant travaillé pour des labos et fine connaisseuse des réseaux de corruption liés à cette industrie), affaire dont même le Conseil de l’Europe avait quelques chose à redire (2), le lobby pharma s’est ensuite fait un peu oublier pendant l’affaire du Médiator, pour ensuite retrouver une nouvelle porte-étendard en la personne de Marisol Touraine qui déclarait, en mai 2015, que “la vaccination, ça ne se discute pas“.

Décor posé pour une belle manœuvre de l’industrie pharmaceutique qui va consister à retirer du marché les trois vaccins obligatoires, jusqu’alors disponibles individuellement, afin de les recombiner avec un tas d’autres vaccins – non-obligatoires – mais devenus de fait techniquement obligatoires vu la non disponibilité des seuls obligatoires. Situation qui poussa évidemment une partie du public à contester cette obligation par défaut et à faire augmenter la méfiance générale vis-à-vis des vaccins. Mais la manœuvre des labos avait prévu tout cela et en janvier 2016 la ministre de la santé financière des labos lançait une une “concertation nationale sur la vaccination”, animée par un comité présidé par le professeur Alain Fischer, immunologue reconnu et membre de l’Académie Nationale de Médecine. Un homme du sérail.

Des jurys citoyens et de professionnels de santé étaient mis en place, ainsi qu’une consultation citoyenne en ligne. Le Pr Fischer précisait au lancement du débat : « Notre travail est de réfléchir et de tenir compte de ce que veulent les jurys citoyens. » Ceux-ci « émettront un certain nombre de propositions qui seront ensuite reprises par notre comité ». Reprises, mon œil. Les décisions du comité étaient scellées d’avance et la “consultation citoyenne” un simple écran de fumée. Les conclusions présentées en novembre 2016 ne prennent nullement en compte les remarques des jurys citoyens, notamment en ce qui concerne la question de la toxicité de l’adjuvant aluminium, la demande de l’arrêt de l’obligation vaccinale, et le refus d’encourager la vaccination contre le papillomavirus HPV – objet d’autres articles sur ce blog (3).

Le comité Fischer passa outre en ne répondant pas sur l’adjuvant, en développant l’obligation vaccinale de trois à onze vaccins (dont huit avec aluminium), et en recommandant le développement de la vaccination anti-HPV non seulement pour les jeunes filles, mais en plus pour les jeunes garçons!  Comme le dit l’article de Reporterre en février de cette année, “La question de l’indépendance du comité Fischer se doit d’être posée. Plusieurs de ses membres sont fortement liés à l’industrie pharmaceutique, en contradiction avec la charte de l’expertise. Il s’agit d’une violation délibérée de la loi votée par les parlementaires à la suite de l’affaire du Médiator.” (4)

Face à cela réagissait, en juin 2017, le Conseil Scientifique du collège national des généralistes enseignants. Ce comité n’est en rien “anti-vaccins” bien au contraire, mais il dit néanmoins ceci:

Pour les médecins généralistes universitaires, l’obligation vaccinale est une réponse simpliste et inadaptée. Il n’y a aucun élément scientifique pour attester que cette mesure aboutisse à une meilleure protection notamment pour les enfants. Il est à craindre que son caractère autoritaire renforce la défiance et la suspicion d’une partie croissante de la population. Elle risque d’exposer les médecins généralistes et d’autres professionnels à des demandes nombreuses et non fondées d’exemption, voire de soi-disant contre-indications. En revanche, le conseil scientifique du CNGE pense qu’une large campagne d’incitation portée conjointement par les professionnels de santé et les pouvoirs publics, en impliquant les usagers aurait un impact plus important et plus durable.  Cela permettrait aux médecins de proposer aux patients une vaccination dans de meilleures conditions tenant compte des données scientifiques (bénéfice/risque, impact épidémiologique), des caractéristiques, du patient ainsi que de ses facteurs de risques, connaissances, croyances, appréhensions et préférences ” (5)

S’ensuit une liste de recommandations pour finir sur cette conclusion:

“Le CNGE affirme son attachement aux enjeux que sont la prévention vaccinale, l’information loyale et impartiale du public, sans dramatisation excessive ni négation des risques. Il alerte sur le danger des positions dogmatiques refusant le principe de la vaccination. L’obligation vaccinale ne répond pas aujourd’hui à ces enjeux et pourrait même être délétère. Les mesures que préconise le CNGE sont de nature à répondre à la difficile question de la couverture vaccinale dans le respect des principes éthiques, de la loi et de la responsabilisation des patients.”

La mise en scène organisée par le ministère de la Santé, sous Touraine à l’époque et continuée sous Agnès Buzyn aujourd’hui (encore une professionnelle de la santé, mais aussi de l’énergie atomique, deux secteurs nourrissant de puissants lobbies), visant à augmenter l’obligation vaccinale justifiée par une consultation publique de carnaval, a aujourd’hui atteint son but: les bénéfices des labos ne s’en porteront que mieux, d’autant que la fragilisation des jeunes enfants sous le coup de massue d’une telle sur-vaccination aura, pour un certain nombre d’entre eux, des conséquences délétères par la suite, conséquences qui demanderont traitement et donc encore plus de bénéfices. On se demande combien les ministres de la santé et les fonctionnaires qui organisent ce racket touchent sur l’affaire.

Si tout ceci ne relève pas du crime organisé, on se demande de quoi cela pourrait relever. L’Allemagne, qui n’oblige à aucun vaccin mais en recommande certains, a la même couverture que les français pour ces mêmes vaccins. Il est probable, et je l’espère en tout cas, que la nouvelle mesure française va déclencher une vague de protestation sous la forme de demandes d’exemption qui vont inonder les cabinets médicaux. La mafia des labos et la corruption de ceux et celles censés travailler pour la sécurité du public – et a fortiori celle des enfants en bas age, les plus fragiles, et pourtant cibles du racket en cours – sont un problème majeur pour la santé publique, et démocratique, de ce pays.

 

Notes:

(1) http://www.laprovence.com/actu/en-direct/4524257/vaccins-obligatoires-paquet-de-cigarettes-a-10%E2%82%AC-suivez-le-discours-dedouard-philippe.html

(2) https://zerhubarbeblog.net/2010/07/20/h1n1-le-rapport-du-conseil-de-leurope/

(3) https://zerhubarbeblog.net/2012/11/15/vaccination-anti-hpv-gare-aux-accidents/

(4) https://reporterre.net/Vaccination-les-autorites-n-ecoutent-pas-les-citoyens

(5) https://www.cnge.fr/conseil_scientifique/productions_du_conseil_scientifique/comment_ameliorer_la_couverture_vaccinale_concerta/

 

 

A propos Vincent Verschoore

Animateur de Ze Rhubarbe Blog depuis 2008.

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