E-Cat et la fusion froide: chaud time!

Fusion froide ou LENR (Low Energy Nuclear Reaction) pour les intimes, et sa plus belle arlésienne, le E-Cat inventé par Andrea Rossi. Ce blog tente au fil du temps de résumer la saga de cette machine fabuleuse et de l’improbable Rossi (1), en voici le dernier épisode connu.

Piste vers une énergie propre pour les uns, pseudoscience ou fraude scientifique pour les autres, la fusion froide (2) est une idée ancienne sur laquelle pas mal de gens travaillent mais sans reconnaissance “officielle” d’un quelconque résultat probant, ce d’autant que le phénomène physique qui permettrait un tel dégagement d’énergie reste mal défini.

Voilà des années que Andrea Rossi, secondé par un journaliste devenu porte-parole du nom de Mats Lewan, affirme maîtriser un processus LENR et construire des prototypes fonctionnels déclinés en plusieurs modèles E-Cat. La saga est scientifique, industrielle et judiciaire, je recommande le lecture des articles précédents pour s’en faire une idée.

Je reprends ici l’histoire au 31 janvier 2019, date d’une présentation par Andrea Rossi du petit dernier de la série E-Cat, le E-Cat SK. Il s’agit d’un “petit” modèle pour la génération de chaleur à hauteur de 22 kW, dont le COP (Coefficient de Performance, le rapport entre l’énergie entrante et l’énergie sortante) serait de 57.

Voici la vidéo de la présentation de Rossi. C’est tellement mal fait que c’est quasi impossible à suivre, ce qui pose d’entrée un doute sur l’intégrité de la chose:

Selon Rossi, le E-Cat SK est désormais disponible pour des clients industriels, avec un délai de livraison de quelques semaines. La réalité du fonctionnement en conditions réelles serait alors validée par ces clients. Voici deux mois que cette annonce fut faite, et à ma connaissance aucun client ne s’est fait connaître et nous n’avons aucune preuve de quoi que ce soit.

Une production à usage domestique ne serait lancée, toujours selon Rossi, qu’après certification du SK, ce qui ne pourrait advenir que sur base d’une longue période de validation sur une base installée importante. Autrement dit jamais, sauf miracle.

Ce miracle arrivera peut-être du simple fait que le secteur d’activité LENR existe bel et bien. Selon un rapport du Anthropocene Institute, une société de relations publiques citée par le site pour investisseurs financiers nanalyse.com, il y aurait eu en 2017 114 projets de recherche en LENR, dont 45 aux USA, et un montant de 250 millions de dollars investis dans ces recherches depuis 2012. Montant que l’étude estime devoir doubler d’ici à 2020.

Je n’ai pas trouvé l’étude elle-même, mais Nanalyse mentionne une start-up nommée Brillouin Energy (également mentionnée par Mats Lewan sur son blog An Impossible Invention (3)) qui aurait déposé un brevet (4) et travaillerait sur une importante levée de fonds.

Un institut de recherche apparemment reconnu, SRI International (5), aurait validé les résultats positifs du système LENR de Brillouin Energy (6). Je n’ai rien trouvé de plus qu’un lien entre le site de SRI et celui de Brillouin (7), mais l’existence d’un tel lien, ainsi que d’autres liens en rapport avec le LENR, indique un probable intérêt de SRI pour cette recherche.

Il y en a d’autres: Brilliant Light Power (8) prétend avoir développé une forme de générateur LENR à base d’une formle d’électrolyse et … de matière noire.

Le japonais Mitsibishi aurait investi dans la start-up Clean Planet Inc. en janvier 2019 afin de financer une technologie à base de réaction entre certains métaux et l’hydrogène (quelque chose qui ressemble fortement à un process LENR même si ce terme n’est pas utilisé), technologie promettant une énergie propre à très bas coût (9).

Le site russe Synthestech, enfin, propose en anglais une synthèse de la recherche en cours sur le LENR de part le monde (10). Dont celle de Rossi. Que tout ceci ne soit qu’une gigantesque fraude est possible mais néanmoins on voit mal pourquoi, s’il n’y avait rien, tant de gens s’y intéresseraient. Il est des phénomènes physiques que nous ne maîtrisons pas, que nous ne comprenons pas et la fusion froide fait peut-être partie de ceux-là.

La question semble pourtant simple à tester: un groupe d’experts, des médias, un laboratoire neutre, un équipement LENR, une mesure d’énergie à l’entrée et une mesure à la sortie. Or cela semble impossible pour au moins deux raisons: d’une part les inventeurs refusent de laisser examiner en détail leurs équipements de peur d’en trahir les secrets de fabrication, ce qui rend difficile la validation de mesure de production énergétique vu qu’il pourrait aussi bien y avoir un système de production classique caché dans les entrailles de la chose.

D’autre part la validation d’un process LENR signerait l’arrêt de mort d’une vaste industrie basée sur les énergies fossiles, le nucléaire, et même les “renouvelables” tels l’éolien et le solaire. On imagine les pressions qui peuvent s’exercer à l’encontre d’une telle découverte, dans sa phase scientifique sans doute mais certainement dans sa phase de développement industriel, là où les institutions financières, les organismes de certification et les entreprises menacées peuvent couler ou mettre au frigo tout projet dont ils ne veulent pas, même s’il est fondé scientifiquement et technologiquement.

La saga LENR est loin d’être terminée, le E-Cat de Andrea Rossi son héro le plus connu mais aussi le plus décrié. Pourtant, en ces temps de profonde crise écologique où la survie de l’humanité semble dépendre d’un changement de paradigme énergétique, une réponse objective à la question de l’existence ou non d’un processus de fusion froide avec COP positif devrait être une priorité internationale.

Pour compléter, ce TEDex de 2015:

Liens et sources:

(1)

(2)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fusion_froide

(3)
https://animpossibleinvention.com/

(4)
https://patents.google.com/patent/EP1971985B1

(5)
https://www.sri.com/

(6)
https://brillouinenergy.com/test-results

(7)
https://www.sri.com/search/node/LENR

(8)
https://brilliantlightpower.com/electrical-power-from-water-to-oxygen-and-dark-matter-form-of-hydrogen/

(9)
https://www.cleanplanet.co.jp/wp-content/uploads/CP_MEC_PressRelease_20190128_EN.pdf

(10)
https://synthestech.com/science_en

A propos Vincent Verschoore

Animateur de Ze Rhubarbe Blog depuis 2008.

6 réponses

  1. Isaac Plotain, dans ses ouvrages “Sciences Secrètes” explique le processus lié à la fusion froide, de même qu’il explique les transmutations métalliques. Cela figure dans l’un de ses articles que je peux vous transmettre gratuitement.
    yves319@bbox.fr

  2. Bonjour,
    Voici la partie qui concerne la fusion froide et les transmutations.
    Nous avons élaboré trois conférences sur la physique, l’astrophysique et l’Alchimie. Je peux vous transmettre le texte de ces trois conférences si me me donnez votre adresse mail.

    Les explications qu’il donne sur les transmutations alchimiques semblent plausibles et se rapprochent des récentes découvertes en physique quantique. Il explique les principes de la fusion froide, les transmutations biologiques, puis les différences entre les transmutations du plomb et mercure en or effectuées par les physiciens et les Alchimistes.
    Je vais essayer de vous expliquer tout cela, le plus clairement que je le pourrai.
    Les scientifiques ont toujours refusé de croire à la possibilité de transmutations à froid sur des quantités pondérables, jusqu’au jour, c’était en 1989, où deux électro chimistes, Pons et Fleischmann, déclarèrent avoir obtenu une réaction de fusion nucléaire à froid lors d’une banale expérience d’électrolyse effectuée avec une paire d’électrodes, dont une de palladium, reliées à une batterie et immergées dans de l’eau lourde.
    Lors de cette expérience, ils auraient mesuré un important dégagement de chaleur excédentaire qu’ils interprétaient comme la résultante d’un phénomène de fusion nucléaire contrôlée.
    Malheureusement, plusieurs équipes de recherche tentèrent en vain de reproduire leurs résultats. Un comité organisé par le département de l’Énergie des États-Unis conclut qu’il n’y avait pas de preuves convaincantes et qu’aucune source d’énergie utile ne pourrait résulter de ces recherches. Cinq ans plus tard, la plupart des gouvernements et des chercheurs déclaraient ne plus poursuivre de recherches sur le phénomène.
    Mais d’autres chercheurs, les professeurs italiens Piantelli et Focardi, en observant des échantillons de matière organique placés dans une atmosphère d’hydrogène sur un support de nickel, remarquèrent une production anormale de chaleur.
    Andrea Rossi, sollicite en juillet 2007 le professeur Focardi, pour examiner ses propres travaux sur les réactions Ni-H. Ce dernier confirme que le dispositif Rossi fonctionne, et une collaboration s’ensuit.
    Dans un article publié en 2010, Sergio Focardi et Andrea Rossi présentent un processus capable de produire de grandes quantités d’énergie par fusion nucléaire entre du nickel et de l’hydrogène.
    Deux années d’essais plus tard est annoncée la construction d’un réacteur nickel-hydrogène par des réactions nucléaires à basse énergie appelé LENR.
    Le processus est fondé sur l’utilisation d’une barre de nickel, chargée en hydrogène, dont la température est maintenue par une résistance électrique à environ 200-400 °C. Lorsque la réaction est déclenchée, la barre de nickel émet plus d’énergie que nécessaire pour ses besoins de chauffage. Il peut se produire une émission faible et discontinue de rayons gamma, qui pourrait indiquer une possible origine nucléaire du phénomène.
    Un rapport écrit par des scientifiques suédois et italiens donne des informations détaillées sur l’expérimentation du nouveau réacteur d’Andrea Rossi.
    Ce document montre que ce réacteur est parvenu à produire de la chaleur à haute température pendant un mois avec une charge de un gramme d’un combustible à base de nickel. Les mesures thermiques ont été faites avec beaucoup de soin. Elles ont montré la production de 3,6 fois plus de chaleur que de puissance électrique injectée. Pendant les 32 jours de fonctionnement, le réacteur a fourni un excèdent de 1,5 mégawattheures. Cette énergie ne peut être expliquée par une réaction chimique. Il s’agit donc d’un phénomène nucléaire.
    Deux laboratoires utilisant des techniques différentes firent des analyses sur la poudre de départ ainsi que sur les cendres en fin d’expérience. Il constatèrent que le nickel 58 se transformait en nickel 62 par capture de 4 neutrons.
    Le seul problème, c’est que nul théoricien n’a pu expliquer comment cela fonctionnait !
    La logique veut que l’hydrogène, le plus simple des atomes puisqu’il est composé d’un seul proton et d’un seul électron, intervienne dans cette réaction nucléaire. Si l’électron de l’atome d’hydrogène est capté par un atome de nickel, le proton libre se transforme en neutron en capturant les particules du milieu, lequel neutron participe à la mutation du Nickel.
    Mais il faut connaître et comprendre l’existence des particules du milieu, comme Plotain l’explique, pour imaginer comment un proton libre peut se transformer en neutron, en dehors du noyau et des forces faibles, en libérant, bien sûr, une petite quantité d’énergie.
    En France, le débat est très vite clos : le haut-commissaire à l’énergie atomique (CEA), refuse d’engager des recherches sur la question de la fusion froide. Il n’est pas question de remettre en cause les faramineuses sommes d’argent investies par la France dans la fusion chaude du projet ITER qui devrait, en collaboration avec les japonais, aboutir dans 40 années, lorsque le pétrole se sera raréfié et que les centrales nucléaires seront amorties.
    En biologie, Louis-Nicolas Vauquelin observa, en 1799, qu’une poule nourrie d’avoine avec très peu de calcium en produit suffisamment pour former une coquille d’œuf dure. Kervran fit une observation similaire en observant que les poules dans un environnement faible en calcium picoraient des graines de mica. Il émit l’hypothèse que cela serait due à une transformation du silicium en calcium, donnant ainsi naissance au champ de recherche de la transmutation biologique. En 1993, Kervran reçoit le prix parodique Nobel de physique pour sa conclusion que le calcium des coquilles d’œufs de poule est créé par un processus de transmutation à froid.
    Le prix parodique Nobel est décerné à des personnes dont les « découvertes » ou les « accomplissements » peuvent apparaître bizarres, drôles ou absurdes. Les prix sont destinés à honorer l’imagination et stimuler l’intérêt pour l’insolite dans les sciences, la médecine et la technologie.
    Ainsi est-il possible de noter l’intérêt pour les transmutations à froid de ceux qui sont chargés de décerner le prix Nobel.
    Avec le développement d’accélérateurs de particules toujours plus puissants, il est devenu courant de transmuter des éléments. Il ne s’agit plus d’alchimie, mais de physique nucléaire permettant de modifier la structure d’un atome pour en donner un autre.
    Une première expérience de transmutation du mercure en or fut réalisée en 1941 par Sherr et Bainbridge.
    Au début des années 2000, l’Institut de physique de Berlin parvint à une transmutation en bombardant le mercure par des particules au travers d’un champ électrique de 30 000 volts. Le résultat fut la production d’une infime quantité d’or.
    Cette expérience fut renouvelée avec succès en 2015 au laboratoire d’Oak Ridge aux États-Unis. Là encore, les chercheurs indiquèrent que la transformation du mercure en or était possible, mais que l’accélérateur de particules devrait fonctionner près d’un an pour produire seulement 1 gramme d’or.
    La transmutation que font les Alchimistes n’utilise pas le même processus et semble beaucoup plus efficace.
    Depuis les progrès de la physique, réalisés en majeure partie grâce aux accélérateurs de particules, nous savons que les transmutations s’effectuent par l’intermédiaire de la force nucléaire faible. Un neutron se transforme sous l’action de cette force en proton et l’inverse est aussi possible, un proton peut se transformer en neutron.
    Le mercure 198 comprend 80 protons et 118 neutrons, l’or 197, 79 protons et 118 neutrons. Ils sont donc très proche du point de vue de leur structure atomique. Seul un proton les sépare.
    Quand le mercure 198 est irradié par des rayons gamma à haute énergie, un neutron est éjecté, ce qui transforme le mercure en son isotope 197. Celui-ci étant instable se transforme par isomérie en or 197, en 2,7 jours.
    Par contre, selon Plotain, c’est l’inverse qui s’effectuerait lors d’une transmutation alchimique. Un proton se transformerait directement en neutron, transformant le mercure en l’un des isotopes de l’or ayant 79 protons et 119 neutrons. Cet isotope de l’or étant instable, il se transformerait en or 197 stable par désintégration de l’un de ses neutrons, en un temps très court.
    Pour comprendre les processus quantiques mis en œuvre lors de ces transmutations, il faut connaître les récentes découvertes en physique des particules.
    Peter Ware Higgs est un physicien britannique qui reçut le prix Nobel de Physique en 2013 pour la découverte du boson de Higgs qui porte son nom. Ce boson forme autour du noyau ce qui est appelé le « champ de Higgs », lequel champ intervient dans les transformations nucléaires. Il confère, entre autre, une masse aux bosons de l’interaction faible. Cette particule élémentaire constitue l’une des clés de voûte du modèle standard de la physique des particules. Elle est susceptible d’ouvrir la voie vers une nouvelle physique.
    C’est aussi l’avis d’Isaac Plotain qui explique la corrélation qu’il y a entre ce champ de Higgs et le milieu cosmique dont il a démontré la structure et dont je vous ai parlé au cours des précédentes conférences. Pour lui, la différence réside simplement dans la densité du champ. Le champ de Higgs est un champ super dense par rapport à la densité du milieu cosmique au niveau de la terre, mais la nature du milieu est la même. Seule la pression diffère. Cette corrélation est susceptible d’ouvrir la porte à l’unification de l’infiniment petit et de l’infiniment grand, ce que recherche les physiciens dans des théories comme celle des cordes.
    Lors d’un bombardement du noyau par un rayonnement gamma, le champ de Higgs se trouve amoindri. Par contre, lors des transmutations avec la poudre de projection, des micro électrons viennent renforcer et densifier ce champ, expliquant les transmutations obtenues, mais selon des processus différents. Dans un cas, on a des quantités infinitésimale d’or, mais dans l’autre cas, celui des Alchimistes, les quantités d’or produites peuvent être très importantes.
    La transmutation artificielle du plomb en or, bien que possible par nos actuels moyens scientifiques, reste complexe et nécessite de nombreuses étapes.
    Par contre, pour les Alchimistes, une seule étape : la projection d’un flux de micro-électrons au cœur des atomes de plomb par la désintégration de leur poudre de projection dans le bain en fusion.

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