Covid de la pensée, le plus dangereux des virus.

Les débats autour de la pandémie de Covid-19 sont devenus une espèce de foire d’empoigne d’angoissés où le moralisme des un.e.s tape sur les certitudes des autres, le tout sous le regard intéressé de ceux et celles qui comptent tirer profit de tout ceci.

On entend par exemple les moralistes s’insurger du fait que Donald Trump estime que si les USA s’en sortent avec moins de 100 000 morts, ce sera un good job. Quelle honte, associer une telle montagne de corps à du bon boulot! Certes, mais étant donné que la population américaine compte 327 millions d’individus, si l’on reporte ces 100 000 morts à la population française (67 millions) cela nous donne 20 500 morts en France.

“Ah, mais avec 3 000 décès au moment de la vague, nous en sommes très loin!” me direz-vous. Sauf que c’est loin d’être terminé, avec ou sans confinement car, comme le dit l’épidémiologiste Catherine Hill, il faudrait plutôt s’attendre ici à 64 000 morts:

Ce mardi 31 mars, Catherine Hill a expliqué comment elle est arrivée à ce chiffre. Elle est partie du nombre de morts cumulés en une journée. Elle a estimé à 1,5% le taux de mortalité du Covid-19. Bien qu’incertain, ce chiffre est la moyenne entre la mortalité observé sur le navire Diamond Princess (1,4%) et la Corée du Sud (1,6%) où les tests ont été très nombreux et où l’épidémie est finie.

Ensuite, elle a divisé le nombre de morts connus en une journée et l’a divisé par la mortalité : 1,5%. Cela donne le nombre de gens contaminés ce jour-là. Ces personnes ont été contaminées potentiellement 20 jours avant, parce que les morts d’aujourd’hui ont été contaminés il y a plusieurs jours.

On sait que le nombre de cas connus double tous les 4 jours. Catherine Hill a donc multiplié par 2 le nombre de gens contaminés qu’elle a précédemment estimé afin d’avoir une estimation des personnes contaminées à terme. Avec un taux de mortalité de 1,5%, cela permet d’estimer à 64.000 le nombre de morts. Cela est bien sûr un ordre de grandeur statistique, précise l’épidémiologiste, “cela veut dire que ce n’est ni 5.000 morts, ni 500.000 morts.”

https://www.rtl.fr/actu/bien-etre/coronavirus-64-000-morts-estimes-a-terme-en-france-d-ou-vient-ce-chiffre-7800337139

Si l’on fait le rapport France-USA dans l’autre sens, 64 000 morts en France équivaudrait à 312 000 décès aux USA. Il faut comprendre que le confinement n’a pas grand effet sur ces chiffres vu que son but est seulement “d’aplatir la courbe”, donc d’étendre dans le temps la contagion afin de ne pas déborder les capacités du système de santé. Le confinement permet d’économiser les décès liés à ce débordement (les gens qui mourraient faute de soins), pas les décès liés au taux de mortalité “naturelle” du virus.

Ce qui pose, me semble t’il, la question jamais évoquée du rapport coût-bénéfice du confinement, sujet de ce précédent article (1). Ce qui pose également la réalité du taux de mortalité invoqué. Initialement placé entre 2% et 3%, Catherine Hill utilise une estimation plus récente de 1,5%, mais cela reste imprécis du fait que l’on ne sait toujours pas, ici, quel est le taux d’infection réel vu que la population n’est pas dépistée. On sait juste qu’à terme il sera entre 50% et 80% de la population.

Ce taux de mortalité sera bien entendu impacté par les contre-mesures médicales. Actuellement la seule contre-mesure est le respirateur artificiel, le patient ne survivant que par la capacité de son propre système immunitaire à générer les défenses suffisantes. Cela changera avec l’arrivée de traitements anti-viraux et de vaccins. Et c’est là que l’on retombe sur l’hystérie ambiante autour de la chloroquine et des manœuvres de l’industrie pharmaceutique, qui compte bien se faire un “pognon de dingue” sur cette affaire.

Didier Raoult: ni pour, ni contre, mais avec.

Ce blog n’est ni pro-Raoult ni anti-Raoult. Il est évident que si j’étais une personne dite “à risques” (+ de 65 ans et/ou souffrant de problèmes respiratoires, diabètes ou autres maladies chroniques) et devais développer des symptômes menant à un test positif au Covid-19, je préférerais prendre le mix chloroquine+bactéricide du professeur Raoult que rien. Que tout le monde se mette à en prendre à la première quinte de toux, par contre, relève encore du “Covid de la pensée” et aurait des conséquences néfastes pour les personnes faisant n’importe quoi, pour le système de santé devant les prendre en charge, et pour ceux et celles qui ont réellement besoin de chloroquine et qui n’en trouveraient plus.

Ce blog, par contre, est depuis toujours excessivement sensible à la corruption des gens de pouvoir par le lobby pharmaceutique. Un sponsor de nombreuse blouses plus ou moins blanches qui activent les feux de l’angoisse dans tous les médias, profondément intégré à la structure du pouvoir et réussissant toujours à placer ses représentants au Ministère de la Santé: Roselyne Bachelot (Docteur en pharmacie), Marisol Touraine (issue d’une famille de médecins reconnus), Agnès Buzyn (médecin hématologue), Olivier Véran (neurologue).

La puissance du secteur pharmaceutique français se traduit par une omniprésence des lobbyistes dans les couloirs du pouvoir, et l’on peut retrouver l’intérêt économique des laboratoires derrière la plupart des décisions “de santé” des régimes français – et ce depuis bien avant Macron. Le coup d’arrêt lié à l’affaire du Médiator est déjà oublié, on a juste demandé aux lobbyistes de se faire un peu plus discrets. Mais en cette période de crise le naturel revient au galop, ce qui donne par exemple cette interrogation du journal Médiapart:

Plusieurs médecins des deux conseils scientifiques qui accompagnent le gouvernement sur les choix stratégiques à faire pour affronter le Covid-19 ont des liens d’intérêts avec l’industrie pharmaceutique. Certains labos ont, selon nos informations, dépensé des dizaines de milliers d’euros. Des règles de déport sont en discussion.

https://www.mediapart.fr/journal/france/310320/covid-19-les-conseillers-du-pouvoir-face-aux-conflits-d-interets?page_article=2

L’article détaille les liens de tous ces conseillers, devenus de facto conseillers politiques, avec leur industrie.

L’affaire Agnès Buzyn et les liens industriels de son mari, Yves Lévy, mis à jour dans le cadre de la polémique sur la chloroquine et de la guerre personnelle entre ce dernier et Didier Raoult, donneront peut-être lieu à d’intéressantes enquêtes dans les mois à venir. En attendant, le pouvoir donne raison au lobby de Lévy après l’avoir nommé, en octobre 2018, au Conseil d’Etat.

Un détour par les vaccins et le Vih.

Yves Lévy a longtemps œuvré dans le domaine du Vih, une industrie de haute prédation et d’immense rentabilité financière à la source de laquelle se trouve la virologue Françoise Barré-Sinousi, récemment nommée à la tête du Comité analyse recherche et expertise (2). Mme Barré-Sinousi est évidemment mondialement connue de par son Nobel de médecine pour sa participation à la “découverte” du virus du Sida. Nobel partagé avec un certain Luc Montagnier, que l’establishment médical a depuis lors relégué au placard du fait de ses recherches “déviantes” sur le transfert d’ADN par ondes basses fréquences (3) et, surtout, pour sa dénonciation d’un usage abusif de la vaccination depuis la grosse manœuvre visant à installer onze vaccins obligatoires en France (4).

Dans cette affaire de vaccins, l’abus de pouvoir au profit des labos était manifeste au point que même des institutions pro-vaccins critiquaient vertement l’imposture de l’enquête publique menée par le Dr Fischer, ainsi que la décision infondée de recourir à l’obligation vaccinale décrétée en 2017 par le binôme Philippe/Buzyn (5).

L’industrie du Vih est née en France grâce aux travaux du trio Luc Montagnier, Françoise Barré-Sinousi et Jean-Claude Chermann, ce dernier étant la véritable cheville ouvrière de cette recherche mais entièrement effacé par l’establishment (qui connait ce nom?) car il avait refusé de partager “sa” découverte avec les américains, dont le fameux Robert Gallo, connu là-bas comme le vrai découvreur du Vih mais, en réalité, un virologue mafieux déjà épinglé dans une autre affaire. Les deux trouble-fêtes français remisés, ne reste que Françoise Barré-Sinousi comme très présentable tête de gondole pour cette industrie.

Aux USA c’est le fameux Dr Anthony Fauci qui est devenu médecin en chef contre le Covid-19, un scientifique dont l’essentiel de la carrière s’est déroulée dans… l’industrie du Vih (6).

Tout cela pour dire une chose: l’industrie du Vih a tout de suite vu le potentiel commercial immense de la pandémie de Coronavirus. C’est une industrie qui, en 35 ans d’existence et après avoir avalé d’innombrables milliards de dollars, n’a toujours pas accouché d’un vaccin. Elle a par contre développé des tri-thérapies fabuleusement chères (10 000 dollars par an par patient, à vie), ainsi que le Truvada permettant aux homos mâles (principale cible du Vih) d’avoir des relations sexuelles non protégées, le tout aux frais du trésor public (7). Une immense pompe à fric pour ces labos toujours à l’affût de nouvelles opportunités.

C’est donc d’éminent.e.s représentant.e.s de cette industrie que l’on intègre dans les conseils scientifiques dans le but, aussi clair qu’inavoué, de leur donner la possibilité de recycler leurs (très chères) molécules anti-Vih (par ex. Lopinavir) contre le Covid-19. Et que, face à cela, une molécule chic et pas chère genre chloroquine, et bien cela ne le fait pas du tout et cette mafia va tout faire pour la couler. Heureusement il n’est pas encore dit qu’elle y arrive.

Le Covid de la pensée médiatique ne s’intéresse pas de trop près aux liens douteux entre l’industrie du Vih et le pouvoir, toute critique faisant courir le risque d’accusations de complotisme ou d’homophobie. Tout comme ce même Covid de la pensée s’interdit toute critique de la politique de confinement d’une population majoritairement saine, sans distinction des personnes contagieuses, des personnes à risques et des autres. Toute critique serait considérée criminelle et l’on se limite, ici et là, à faire remarquer les énormes difficultés pour certaines populations à tenir un tel confinement.

Le Covid ou rien?

Comme si plus rien n’existait en dehors des victimes du Covid-19, comme si tous les autres malheurs, renforcés par le confinement, étaient subitement devenus virtuels. On n’entend même pas les militant.e.s néo-féministes sur les dizaines de milliers de femmes aujourd’hui confinées de force avec des hommes potentiellement violents. Bien moins grave que l’affaire Polanski, c’est clair, d’autant que cela touche surtout des anonymes plutôt que les starlettes “confinées” à la campagne où dans des habitations de luxe.

Comme l’a bien montré Naomi Klein dans son ouvrage “La stratégie du Choc”, comme le disent constamment Chomsky et bien d’autres, les périodes de crise sont le plus souvent des opportunités pour les régimes et leurs sponsors d’augmenter leur capacité de contrôle sur la population. Règle systématiquement vérifiée ces derniers temps ici comme ailleurs. Seuls les régimes ancrés dans une forte culture démocratique et disposant de contre-pouvoirs fonctionnels y résistent. En Hongrie, Orban vient d’instaurer au nom du Covid-19 ce qui relève ni plus ni moins de la dictature (8). La Chine vante son système totalitaire au nom de la lutte contre le virus, et beaucoup de gens applaudissent. En France, après l’intégration du l’Etat d’urgence anti-terroriste dans l’armement du pouvoir contre toute opposition politique interne, nous allons sans doute assister à l’intégration de l’Etat d’urgence sanitaire dans cette même logique.

Le Covid de la pensée nous incite, sous couvert d’incessantes polémiques, à laisser passer tout ce qui relève de l’autoritarisme – au nom cette fois-ci de notre sécurité sanitaire. Mais ici comme ailleurs, la devise de Roosevelt tient toujours: ceux (et celles) qui abandonnent leur liberté au profit de leur sécurité n’obtiendront ni l’une, ni l’autre.

On ne peut pas tout accepter au simple nom de la guerre contre le Coronavirus, à moins de vouloir la transformer en guerre contre les libertés.

Liens et sources:

(1)

(2) https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/03/24/francoise-barre-sinoussi-ne-donnons-pas-de-faux-espoirs-c-est-une-question-d-ethique_6034231_3244.html

(3) https://zerhubarbeblog.net/2011/01/12/montagnier-et-la-teleportation-quantique-de-ladn/

(4)

(5)

(6) https://fr.wikipedia.org/wiki/Anthony_Fauci

(7)

(8) https://www.franceinter.fr/emissions/geopolitique/geopolitique-31-mars-2020

A propos Vincent Verschoore

Animateur de Ze Rhubarbe Blog depuis 2008.

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