Bienvenue en Maskcisme!

En 1989, le communisme soviétique cédait sous la pression économique et idéologique de l’Occident, augurant ainsi aux yeux des naïfs de l’époque, dont votre serviteur, une nouvelle ère de liberté planétaire encadrée par le Droit, la Démocratie et la rationalité libérale symbolisée par la loi du marché.

La réalité fut l’avènement d’une idéologique totalitaire dite néolibérale, une mouvance pathogène symbolisée par la loi du plus riche et, en termes techniques, la financiarisation de l’économie offrant aux élites économiques un levier financier sans équivalent dans l’Histoire humaine.

Déconnexion fatale.

Cet argent gratuit, coulant à flot dans les poches des spéculateurs et des organismes financiers, leur aura permis d’acheter le pouvoir politique et, donc, de modifier les règles de la régulation économique de l’après-guerre en faveur d’un libre-échangisme “décomplexé” menant à la crise financière de 2008 et, plus généralement, à une déconnexion entre économie réelle et économie financière, la première devenue dépendante de la seconde (1).

La loi du plus fort devenu le plus riche, une réalité des sociétés humaines depuis le Néolithique mais, en général, encadrée par un ensemble d’obligations imposées aux riches du fait de leur dépendance au labeur des classes productives, venait de prendre une nouvelle dimension: la richesse devenait indépendante de l’économie réelle et les riches, au sens des élites qui trustent les postes de commandement de l’économie et de la politique, débarrassés des contraintes et obligations, voire des codes d’honneur traditionnellement associés à leur statut.

Cette nouvelle donne eut tôt fait de monter contre elle de multiples mouvements de rébellion, notamment le retour de l’Islam politique sous sa forme “terroriste”, un mouvement issu de contrées cherchant à se débarrasser de l’emprise néocoloniale occidentale et de la corruption de leurs propres élites symbolisant, ainsi, la fin du mythe universaliste, définitivement coulé par la prédation économique et ses corollaires, l’injustice et la misère (2).

L’idéologie sécuritaire.

En 2001 eut lieu un événement s’inscrivant dans la logique de ce processus de révolte, les fameux attentats du 11 septembre 2001, qui fit quelques 4 000 morts américaines mais dont les conséquences furent la guerre éternelle au Moyen-Orient et le totalitarisme sécuritaire, une nouvelle idéologie dite “anti-terroriste” visant à transformer les démocraties occidentales en Etats policiers dotés de démocraties de façade.

Le “sécuritarisme”, ou l’idéologie sécuritaire construite sur une menace terroriste soigneusement entretenue, a montré ses limites avec les débâcles irakiennes, libyennes et syriennes et le retour sur la scène géopolitique de la Russie et de la Chine, pays désormais capables de faire jeu égal en termes militaires, diplomatiques et économiques avec l’Occident.

La surveillance numérique.

Il fallait trouver un nouveau ressort dans la fuite en avant vers l’autoritarisme planétaire, seule solution possible pour garantir les immenses privilèges de la classe dominante mondialisée. Voici une dizaine d’années l’avènement du smartphone, du Big Data et de l’intelligence artificielle 2.0 forma le fer de lance d’un autoritarisme basé sur la manipulation et la prédictibilité des comportements via l’emprise numérique.

Les fameux GAFAM inaugurèrent le capitalisme de surveillance, un nouveau marché portant sur le contrôle social dont l’un des acteurs, Cambridge Analytica, défraya la chronique lors de la campagne de Donald Trump en 2016 et celle du Brexit peu après (3). L’outil était en place mais manquait quand même, de manière de plus en plus criante, une nouvelle justification fondamentale apte à remplacer celle, désormais un peu usée, du terrorisme.

Le Graal de la pandémie éternelle.

La dénonciation de la Russie comme nouvel ennemi suprême vint un temps occuper la place d’épouvantail mais, telle une opportunité tombée du ciel, ou plus probablement échappée d’un laboratoire de virologie chinoise (4), la pandémie de Covid-19 fit table rase de toutes les concurrences. Exit le terrorisme, exit la Russie, exit la Chine, exit la crise écologique, le Covid devint en quelques semaines le nouveau Graal des suprémacistes mondialisés.

Gonflée au-delà de toute réalité objective, récupérée par une machine politico-médiatico-sanitaire fortement corrompue que je nomme sur ce blog le Santé Suprême, assistée par une technocratie uniquement concernée par les pouvoirs et les privilèges qu’elle s’octroie aux dépens de la société, la “lutte” contre le Covid-19 se déclina en un ensemble de mesures catastrophiques (5).

Confinement, récession économique, destruction du secteur culturel, propagande de la peur menant à une anxiété pathogène et à d’innombrables effets collatéraux face à une pandémie aux risques parfaitement gérables sans tous ces sacrifices (6), l’autoritarisme mondialisé corrompu par (notamment) Big Pharma et soutenu par les hordes policières fascisantes vit un orgasme sans précédent depuis la déclaration de guerre de G.W. Bush, en 2001, envers tous les pays non alignés avec les USA.

Quoiqu’il en soit, une pandémie au Coronavirus, même trafiqué, ne dure pas éternellement et la fin de celle-ci oblige désormais le Santé Suprême et ses clients à transformer un réel problème de santé publique en pandémie virtuelle, en mythe anxiogène nécessitant un symbole, un ancrage dans l’esprit des populations déjà traumatisées, fragilisées par les destructions confinatoires et les assauts répétés de l’absurde technocratique.

Le leurre de la justification mondialisée.

L’aspect mondialisé, ou presque, de cette pandémie de l’angoisse est bien entendu un facteur justificatif: tout le monde, ou presque, ne peut pas se tromper. Et à moins d’invoquer des théories genre Nouvel Ordre Mondial ou Illuminatis contrôlant le monde, ce que je préfère éviter, on peut penser que la menace est bien réelle et les mesures imposées parfaitement justifiées.

Pourtant le consensus n’est jamais une preuve de vérité, et le fait que la majorité des régimes, à l’exception de quelques pays du Nord de l’Europe, notamment, récupèrent le Covid-19 comme vecteur de leur idéal autocratique, voire totalitaire, ne justifie en fait absolument rien.

Ce n’est pas parce que la Chine a peut-être mis en place des défenses efficaces contre le Covid-19 (ce qui reste à prouver) que le modèle dictatorial chinois devrait s’imposer à tous, et pourtant c’est bien ce que répètent, en filigrane sinon à voix haute, les médias aux ordres des régimes manipulés par la caste dominante de la civilisation néolibérale pour qui les peuples, devenus en bonne partie inutiles à leur prospérité, ne sont que des troupeaux humains à réguler, encadrer, exploiter par les techniques somme toute classiques de la peur et de la répression.

Nous en sommes donc au point où l’offensive politico-médiatique “sanitaire” est passée d’une forme de réalité temporaire à celle d’un épouvantail au profit de la progression autocratique de régimes corrompus. Cette caste dominante, cherchant à réguler ses populations tout en protégeant ses immenses privilèges, se condense sous la forme d’un symbole fort, le masque.

Bienvenue en Maskcisme!

Ce masque, qui normalement ne sert que dans les milieux médicaux afin de préserver les patients des postillons des médecins, qui se porte selon un protocole précis totalement incompatible avec la vie réelle, est aujourd’hui devenu l’équivalent du col de Mao de la Révolution chinoise, de la kalashnikov des islamistes, de l’étoile rouge des stalinistes: un signe de soumission à l’idéologie dominante véhiculée par les matraques des flics et le moralisme moutonnier.

On pourrait nommer “Maskcisme” cette culture émergente symbolisée par un bout de tissu écologiquement irresponsable (7), sanitairement inutile sauf, peut-être, en milieu clos s’il est bien utilisé (ce qui n’est quasi jamais le cas) mais qui, tel un symbole religieux ou idéologique, fédère les croyants et stigmatise les incroyants sous l’œil ravi des bénéficiaires de la situation.

Omniprésence policière pouvant aller jusqu’à l’intrusion dans les lieux privés pour “vérification” du port du masque, fin des manifestations politiques, fragilisation des commerces, assassinat de la culture, liquidation définitive des libertés et de la pensée rationnelle au nom de la tyrannie du risque zéro (8). Contrôle social avec les commerçants et employés d’accueil transformés en kapos: à eux d’obliger les clients ou visiteurs à porter un masque sous peine d’amendes sévères.

Si l’on nous avait décrit la situation actuelle en janvier dernier, tout en nous mettant sous les yeux les courbes d’infections et de décès associées au Covid, je pense que personne, absolument personne, n’y aurait cru. Beaucoup n’y croient toujours pas, juste confrontés à l’absurde comme dans un mauvais rêve dont on essaie sans cesse de se réveiller.

Masque, je tchador.

Quelle sera la suite? Le Santé Suprême mondialisé va t-il officiellement faire front commun avec l’intégrisme islamique tout aussi mondialisé, les deux partageant une évidente communauté de vue: dictature obscurantiste, corruption, omniprésence policière et absence de justice sous la bannière du masque / voile, le tout au nom de la sauvegarde de notre santé et de nos âmes?

Cette poussée totalitaire va t-elle à un moment donné se heurter à une révolution, une désobéissance civile massive ? A un écroulement sous son propre poids? Tout ceci va t-il finalement disparaître dans quelques mois, ou se transformer en un nouveau totalitarisme mondialisé dont l’horizon se compterait en années, sinon en décennies? Et que feront ces “élites” une fois le ressort sanitaire usé pour garder le pouvoir, la menace de guerre mondiale?

La situation, me semble t-il, est grave. Le maskcisme, cette nouvelle religion sans dieu ayant pour symbole fédérateur le bâillon, ne peut laisser indifférent les esprits libres. Je recite ici, pour terminer, ce que disait le philosophe André Comte-Sponville en avril dernier:

Attention de ne pas faire de la santé la valeur suprême. Attention de ne pas demander à la médecine de résoudre tous nos problèmes. On a raison, bien sûr, de saluer le formidable travail de nos soignants dans les hôpitaux. Mais ce n’est pas une raison pour demander à la médecine de tenir lieu de politique et de morale, de spiritualité, de civilisation. 

Attention de ne pas faire de la santé l’essentiel. Un de mes amis me disait au moment du sida : « Ne pas attraper le sida, ce n’est pas un but suffisant dans l’existence« . Il avait raison. Eh bien, aujourd’hui, je serais tenté de dire : « Ne pas attraper le Covid-19 n’est pas un but suffisant dans l’existence« .

https://zerhubarbeblog.net/2020/04/14/confinement-sous-le-joug-du-sante-supreme/

Liens et sources:

(1) http://zerhubarbeblog.net/2010/05/16/letat-predateur/

(2) https://zerhubarbeblog.net/2017/07/04/strategies-pour-ceux-qui-ne-sont-rien/

(3) https://zerhubarbeblog.net/2020/01/20/nsa-gafam-et-le-capitalisme-de-surveillance/

(4) https://zerhubarbeblog.net/2020/05/23/les-origines-troubles-du-sars-cov-2-le-virus-du-covid-19/

(5) https://zerhubarbeblog.net/2020/05/27/confinement-covid-19-de-lerreur-a-lhorreur/

(6) https://zerhubarbeblog.net/2020/08/13/le-mystere-des-infections-asymptomatiques-au-sars-cov-2/

(7) https://www.widoobiz.com/2020/06/25/les-masques-cette-veritable-catastrophe-ecologique/

(8) https://plus.lesoir.be/318833/article/2020-08-15/crise-de-la-covid-19-la-tyrannie-du-risque-zero?fbclid=IwAR2Xb4nmj_rwpJk2G-hirMLdtubXVee7aW2cGbpLM0V0E2e3SjvNM9ruhpo

A propos Vincent Verschoore

Animateur de Ze Rhubarbe Blog depuis 2008.

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