Outrepassant la longueur de chaîne réglementaire allouée par la dictature sanitaire, rasant les murs et prenant abri à la moindre apparition des faisceaux blancs des (très rares) véhicules sillonnant la nuit clunisoise, chacun potentiellement porteur d’un agent pathogène verbalisateur, je traversais la ville confinée.
Ancienne gloire de l’Europe chrétienne, centre touristique réputé, ville vivante et animée, en temps normal un objectif quasi quotidien de promenade et de rencontre, cet espace m’est désormais interdit car situé à 1,2 km de mon domicile.
Certes, en journée je peux m’y rendre en prétextant une course essentielle incompatible avec le supermarché à 500m de chez moi, un produit pharmaceutique par exemple. C’est d’ailleurs le seul exemple.
En journée, lorsqu’il y a du monde, là où le “risque” est le plus élevé, mais pas la nuit, pas après la fermeture des quelques commerces survivants car c’est à ce moment-là que le virus sort vraiment les griffes, que toute exposition devient léthale, que l’air de la nuit le transporte au sein des chaumières par des fenêtres d’où, parfois, l’on devine la silhouette du collabo surveillant l’espace interdit, la main sur le téléphone.
Série illégale.
Le noir et blanc, traité de manière dense comme ici, me semble rendre compte de cette atmosphère de nuit lourde, de ville sous occupation où l’on ne croise personne, de ces ruelles et structures médiévales intégrées dans la cité moderne et soulignant ainsi l’incertitude du temps. Ou sa relativité, peut-être.
c’est vraiment cela et à mazille ca a toujours été comme cela , il faut que tout change pour que rien ne change … le guepard de Visconti
Bonjour Monsieur Vincent (allusion à un autre bienfaiteur de l’humanité), j’ai découvert votre blog par le truchement de Agoravox, je suis friand de vos articles, tous plus intéressants les uns que les autres, et heureux de rencontrer un Homme sensé dont l’esprit critique me plait, rejoignant ainsi ma propre attitude de “sceptique” ou de “zététicien” (si le mot existe). Merci pour tout.
Cordialement, Francis