Camille et les étoiles filantes.

C’était l’anniversaire de Camille, au château, ce week-end. Les dépendances de la belle bâtisse furent réquisitionnées pour y loger ses nombreux amis et amies, dont plusieurs artistes, artisans et artisanes, en herbe ou confirmées, qui y posèrent joyeusement leurs petits et grands trésors.

Nul besoin de clés ni de gardiens car il n’y avait pas de portes, et les seuls kapos aux alentours étaient ceux des voitures, dont certaines affichaient même leurs entrailles à la curiosité des amateurs de combustion efficace. C’est que Camille est plutôt écolo, et que même s’il n’y a pas de réseau là-bas, ça n’empêche pas le moteur allô.

Je n’avais jamais croisé de mannequin en guêpière à chambre à air. La patronne, Bulle, m’assure malgré tout que ce n’est pas gonflant. Je veux bien la croire. Son voisin n’y va pas avec le dos de la cuillère, petit chef-d’œuvre sculpté des jours entiers au coin du feu qu’il vend au prix du temps passé. Gonflé!

Camille a du goût mais aussi des principes, et ses invités passent et repassent les mains libres, des humains souriants que le bétail d’en face, piqué et QRcodé, regarde sagement de derrière la clôture qui le protège de cette humanité au crédit social douteux.

Peintres, sculpteurs, photographes et autres plasticiennes, danseurs et musiciens arpentent les allées de la grange et des jardins, en évitant si possible chiens et gamins qui galopent d’une rive à l’autre de la vaste cour.

En surplomb l’excellente cantine, ses pinards biodynamiques et son bar à couleuvres reposent l’explorateur des lieux. Un vent de panique y circula un instant lorsqu’on entendit retentir l’exclamation “il n’y a plus de rouge!”. Un drame, en effet, qu’il fallu compenser par cette couleur qui n’en est pas une mais dont j’appris, à la vendange des heures tardives, qu’il fallait toujours la tirer les jours de faible coefficient de marée. Je savais le foudre associé au raisin orageux, mais pas lunaire! Comme quoi, chez Camille, on se cultive.

Le soir tombe et les canards s’allument. Oui c’est assez inhabituel voire déroutant, d’autant qu’aucun n’appelle à led malgré la présence de chiens de chasse qui, eux, ne semblent pas au courant. Sans doute du fait de la marre. qui en jette, c’est un fait.

Et puis, c’est le temps du spectacle. Plutôt sérieux… au début. Comme quoi, chez Camille, il n’y a pas que les canards qui se marrent.

C’était aussi une nuit à étoiles filantes.

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A propos Vincent Verschoore

Animateur de Ze Rhubarbe Blog depuis 2008.

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