Un bar dans une ville du Pas-de-Calais. La fort sympathique personne en face de moi parle de son prochain départ en vacances. Elle aime voyager avec ses amis, et d’ailleurs c’est sa raison principale pour se soumettre à la vaccination covidienne. Elle adore le Sud de la France, mais ça coûte une blinde rien que d’y aller. Alors ils vont tous à Dubaï, en package tout compris pour mille euros la semaine: vol, hôtel cinq étoiles, safari dans le désert, shopping de luxe à volonté et architecture ultra-moderne, pour moins cher qu’un week-end au Lavandou.
Dubaï, là où se tient actuellement un salon aéronautique international, où Airbus vient de vendre 255 avions, et les Russes cherchent à vendre leur nouvel avion de chasse furtif… (1).
Au même moment, le président de la COP26, à Glasgow, verse une larme face à l’échec des négociations visant a maintenir le réchauffement climatique sous 2°C. Le fait est que la vaste majorité des gens s’en foutent, et même s’ils veulent bien admettre “qu’il faut faire quelque chose pour le climat et les générations futures”, ça vaut tant que cela ne les concerne pas trop.
Vols à main armée.
Et en effet, pourquoi accepter de rogner sur ses propres plaisirs lorsque l’on lit que la COP26 aura produit 102 500 tonnes de CO2 (autant que la consommation annuelle de 8 000 britanniques ou 100 000 Sri-Lankais) (2), dont 60% imputables au trafic aérien, et notamment celui des huiles venues là-bas en jet privé. L’exemple venant d’en haut, je ne vois effectivement pas au nom de quoi l’on pourrait faire la moindre remarque, autre que moralisatrice, aux braves gens qui se paient quelques vacances exotiques entre deux confinements.
Ce, d’autant qu’il suffirait de taxer le kérosène au même titre que le carburant de nos voitures pour stopper net l’envol de l’aviation touristique, mais on ne le fait pas car il est d’autres enjeux économiques et politiques qui pèsent plus que le gain en termes d’émissions (3).
Au théâtre des COPains.
Le tourisme de masse croise ici le théâtre des COPains d’abord qui se retrouvent chaque année, ou presque, en toutes sortes de lieux (l’an prochain, c’est l’Egypte) pour constater l’impossibilité de réduire suffisamment les fameuses émissions pour rester dans l’objectif de la COP21 parisienne, soit +1,5°C par rapport à l’époque préindustrielle (4).
Théâtre, aussi, car depuis cette même COP de 2015 tout le monde sait bien que l’objectif n’est pas atteignable, et que même l’objectif actuel par défaut de +2,7°C – ce qui se passerait, selon les modèles du GIEC, si les pays appliquaient leurs promesses de réductions -, objectif déjà susceptible de transformer le climat en quelque chose de vraiment compliqué pour l’Humanité, n’a rien de garanti. Pour une raison évidente: les restrictions qu’imposerait le respect de ces réductions auraient de tels impacts sur une bonne partie des populations que cela pourrait vite dégénérer, d’une part, et d’autre part aucun politique ne peut espérer se faire élire sur une telle plateforme.
Théâtre, car les plus vocaux des COPains, ceux et celles qui accusent – à juste titre sans doute – de “bla bla bla” les déclarations des COPs, veulent imposer un agenda radical à base de décroissance massive et du remplacement du fossile par des énergies renouvelables, d’ici 2050.
Pourtant,
Le choc du réel.
Au niveau mondial, la sainte trinité du charbon, du pétrole et du gaz représente 85% de la consommation, tous secteurs confondus. A consommation égale, un vœu pieux mais qui peut au moins servir de base de discussion, et en s’alignant sur la date symbolique de 2050 pour laquelle nous ne devrions plus consommer d’énergie fossile du tout si nous voulions garder un semblant de contrôle sur le climat (dixit le GIEC), il faudrait créer d’ici 30 ans l’équivalent « propre » de quelques 153 000 TWh.
Sachant qu’un réacteur nucléaire produit en moyenne quelques 6 TWh par an, il faudrait en construire 25 500 d’ici 2050, soit deux par jour, pendant 30 ans, afin de compenser l’arrêt complet du fossile.
https://zerhubarbeblog.net/2021/02/09/au-grand-remplacement-des-energies-fossiles/
Même si un pays comme la France, déjà très nucléarisé et ayant exporté à l’étranger ses besoins de fabrication à haute teneur énergétique, peut espérer atteindre cet état de neutralité dans le temps imparti moyennant un investissement massif (5), c’est hors de question pour la majorité des pays de la planète. Et pourtant, on ne peut pas dire que l’inquiétude se fasse tellement ressentir, la presse grand public parlant de vaccins, de politique politicienne ou des prouesses (ou non) des footballeurs millionnaires bien plus souvent que de comment s’aligner sur les modèles du GIEC, modèles où l’activité humaine est présentée comme déterminant fondamental du climat.
Peut-on réellement “sauver” le climat?
Ce qui pose l’hypothèse suivante: il serait impossible de “sauver” le climat quelles que soient les causes du dérèglement, et il faudrait faire de la mitigation, il faudrait s’adapter à un climat à +5°C avec des moyens autant politiques que technologiques.
Cette impossibilité à stopper le changement en cours pourrait être justifiée soit par le fait qu’il est politiquement impossible d’imposer une décroissance massive à l’ensemble de la population (énergie et PIB étant, selon la mouvance représentée par Jean-Marc Jancovici, étroitement corrélés), soit par l’idée que le dérèglement climatique est essentiellement naturel, l’activité humaine n’y jouant qu’un rôle marginal, et que l’on ne peut rien y faire de toute façon. Dans les deux cas, on ne peut qu’accompagner ce changement, s’y adapter, mais pas l’arrêter.
La seconde position, communément appelée “climato-sceptique” par ses détracteurs et “climato-réaliste” par ses supporters, a des arguments et le débat est toujours en cours, même s’il est aujourd’hui relégué par les médias à un vague complotisme nihiliste financé par l’industrie pétrolière (6).
Adaptation plutôt qu’un net-zéro impossible?
La première position, par contre, même sil elle n’apparaît pas non plus sur la scène politico-médiatique grand public, est sans doute très largement représentée au sein des “élites”. Je postule qu’elles préfèrent s’en cacher afin d’éviter de se faire allumer par les “transitionnistes” de combat, qu’ils soient de conviction ou de circonstance.
Cette position est très bien illustrée par le dernier livre de l’économiste, ex-militant de Greenpeace et depuis lors “écologiste sceptique” Bjorn Lomborg. Intitulé False Alarm, il s’attaque à l’alarmisme climatique en se basant sur, notamment, les travaux du Prix Nobel d’économie Peter Nordhaus, qui préconise de favoriser la croissance et d’en dégager les moyens de s’adapter au changement climatique, plutôt que de décroitre et de devoir le subir sans moyens d’adaptation:
Une question clé est celle du chemin à suivre ou plus exactement de la stratégie à adopter. Pour cela, Bjorn Lomborg s’appuie sur 5 scénarios du GIEC (rivalités régionales, inégalités, milieu de chemin, développement durable, ou combustibles fossiles). Il prend en considération et évalue le pour et le contre de ces solutions. Chacune de ces pistes estime que chaque individu sera plus riche en 2100 qu’aujourd’hui. Par exemple, dans la solution “verte” l’individu moyen sera six fois plus riche en 2100, comparé à 2020 (le revenu moyen étant de 106.000$). Avec la solution énergie fossile, ce revenu moyen est porté à 182.000$ par an (soit 10,4 fois plus riche qu’aujourd’hui). Afin d’évaluer l’impact climatique de ces deux scénarios, Lomborg s’appuie sur les travaux de Nordhaus. La solution verte nous conduit à une augmentation, de 3,22°C – soit un coût annuel de 3000$ ; la solution énergie fossile, une augmentation de 4,83°C – soit un coût annuel de 11000$. Une fois ces coûts déduits, on arrive donc à un revenu annuel de 103.000 $ pour la solution verte, et de 172.000$ pour la solution énergies fossiles.
Nous voici donc à la croisée des chemins … Sachant qu’un monde plus prospère est capable de s’adapter plus facilement, il n’est pas évident qu’il faille prendre le chemin de la solution verte. Or, les promoteurs de cette dernière font souvent l’apologie de la décroissance. Pourtant celle-ci peut être la plus difficile à mener : “suivre l’appel de la décroissance, pourrait signifier que nous avons moins de ressources pour notre santé, notre éducation, et notre technologie. Cette solution nous enfermerait dans un monde avec une grande quantité de ressources en moins, ce qui entraînerait une moins bonne situation sociale et économique. Les partisans de la décroissance n’auraient réussi à augmenter notre richesse que de manière limitée. Notre progrès continu dans l’éradication de la pauvreté serait stoppé. Le monde serait plus sombre, en moins bonne santé, moins éduqué et moins technologiquement avancé.”
https://www.europeanscientist.com/fr/editors-corner-fr/false-alarm-1-de-bjorn-lomborg-un-seau-deau-sur-lalarmisme-climatique/
A titre personnel je suis assez sceptique face à ce développement, non pas du fait de sa logique, mais du fait que, d’une part, les hypothèses de croissance me semblent infondées (ou alors il y a une baguette magique quelque part), et d’autre part que continuer de lier la croissance à un PIB dénoté en termes financiers n’est plus soutenable.
Il est en effet possible de les déconnecter, et ce fut l’objet de l’article “Une nouvelle économie pour l’ère des transitions?“, ce qui permet d’envisager une décroissance énergétique et financière sans pour autant tomber dans la paupérisation générale. Autre vaste débat aujourd’hui symbolisé par les ZAD, les initiatives type “low tech” et autres systèmes d’échanges locaux.
Une autre voie que la menace?
Je ne sais pas ce que pense l’explorateur Bertrand Piccard de la thèse de Bjorn Lomborg, mais son compte-rendu suite à la COP26 reprend le même thème d’une impossibilité de faire accepter une transition climatique par la menace et la peur:
Autre axe à suivre, montrer à la population qu’elle n’a rien à perdre, même à court terme, avec la transition énergétique. “On ne peut pas continuer à faire croire que la transition climatique va être chère, sacrificielle. Il faut montrer au contraire que c’est une opportunité économique dans des tas de développements industriels et financiers. Qu’elle peut être inclusive, fédératrice au lieu d’être clivante”, insiste Bertrand Piccard.
Il estime que la population a son rôle à jouer, notamment en consommant davantage local, ou encore en chauffant son logement à 20 degrés au lieu de 25, “une économie d’énergie de 40%”. Mais il faut agir aussi et surtout au niveau législatif: “Il faut des standards environnementaux plus ambitieux, qui tirent vers le marché toutes les solutions qui permettent d’être plus efficient et écologique, de moins gaspiller. S’il n’y a pas un cadre légal qui évolue au même rythme que les solutions, on restera dans de grandes palabres.”
https://www.rts.ch/info/monde/12640713-bertrand-piccard-on-ne-peut-pas-continuer-a-faire-croire-que-la-transition-climatique-va-etre-chere-sacrificielle.html?fbclid=IwAR3f5roHWCDZK7vDr8UMtybgSkNFwzmlSqgKfh-bOoT53rnlhPUgVxLROP0
Au bout du compte, quelles solutions?
Quelle qu’en soit sa justification, l’hypothèse d’un “net-zéro impossible” porte sur un changement climatique inarrêtable qu’il faudrait accompagner pendant les décennies à venir. Tant que nous n’aurons pas de solutions technologiques en termes de production propre à grande échelle (comme la fusion nucléaire) et/ou d’ingénierie du climat (7), il faudra trouver des solutions pour “vivre avec”.
Je suspecte que la majorité des dirigeants de ce monde, à commencer par Xi Jinping, Narendra Modi et Vladimir Poutine mais aussi les chefs des pays producteurs de pétrole, l’administration US, de nombreux européens et latino-américains, suivent une ligne médiane entre la recherche d’une réduction acceptable, politiquement et économiquement parlant, des émissions de GES mais bien en-deçà des recommandations du GIEC, et des solutions de mitigation qui sont, elles, propres aux caractéristiques géographiques, démographiques et climatiques de chaque pays.
Les COPs, en ce cas, seraient effectivement un théâtre où l’on fait mine de travailler à des réductions auxquelles la majorité des gens présents ne croient pas, mais dont il faut entretenir l’illusion à des fins politico-médiatiques. Qu’en est-il, alors, des plans de mitigation des effets d’un réchauffement à +5°C, si c’est vers cela que nous allons?
Il est clair que l’ensemble des articles qui tentent de décrire un monde à plus de 1,5°C en 2100, par exemple un monde à +3°C, sont plutôt catastrophiques (8). Une prévision à +5°C pour la France ressemble fort à l’enfer:
« En fin de siècle, sur la base de fortes émissions, il y aura des canicules qui pourront durer deux voir trois mois, soit l’intégralité de l’été qui sera en réalité une canicule. Aujourd’hui on considère que l’on entre en épisode de canicule lorsque la température est 5°C au-dessus de la température normale. Il n’est pas a exclure qu’on atteigne les 50°C »
https://www.leparisien.fr/environnement/rechauffement-climatique-7-c-de-plus-en-2100-ca-changerait-quoi-en-france-19-09-2019-8155608.php
Jusqu’où ne pas aller?
Il y a une limite à la tolérance du corps humain, qui est fonction de la température et de l’humidité. Ce calcul, en unités de “température humide” ou TW, met la limite à 35°C TW au-delà de laquelle le corps arrête de fonctionner. Inconnue sur Terre depuis trois millions d’années, cette condition réapparaît désormais dans quelques localités, et se développera au fil du temps et de l’augmentation de la température moyenne:
Pour l’instant, le seuil des 35°C TW n’a été franchi que dans des zones limitées et sur de courtes périodes de temps. Les scientifiques ont donc cherché à savoir quand ces conditions pourraient se généraliser pour toucher de vastes régions et surgir régulièrement, c’est-à-dire plus d’une année sur trente. Et leurs résultats ne sont guère rassurants : les 35°C TW pourraient être régulièrement dépassés, écrivent-ils, avec un réchauffement climatique de moins de 2,5°C par rapport à l’ère préindustrielle. Or, un tel scénario semble aujourd’hui quasiment impossible à éviter : de nombreux experts s’accordent pour dire que le maintien d’un réchauffement en dessous des 2°C est quasiment hors de portée et que nous nous dirigeons vers une hausse de 3°C, voire 5°C.
https://usbeketrica.com/fr/article/climat-temperatures-invivables-atteintes-plus-tot-que-prevu
S’il est possible de s’adapter à ce type de conditions, c’est par le biais d’un développement massif en termes de production énergétique sans impact climatique, et de techniques de compensation qui vont sans doute fortement dépendre de cette même énergie. Planter des arbres ne suffira pas.
Temps beau et sec au paradis des macrons de Panurge.
Quoi qu’il en soit, et dans le moins pire des cas, cette mitigation ne sera pas possible partout, loin s’en faut, et les radeaux des médusés abandonnant leurs îles submergées trouveront sûrement une place à la télé 4D entre l’annonce du 23ème confinement, avec obligation d’implant d’une puce RFID, et les derniers buts de la ligue de foot à revivre en réalité virtuelle au sein du métavers de Facemazon.
Les bénéficiaires d’un bon crédit social pourront même se réserver une heure par jour dans un local réfrigéré à 20°C. Bel acte de générosité de la part du Grand Jupiter, qu’il ne faudra surtout pas manquer de feindre d’applaudir sous peine de visite matinale de la Gestapass.
“Un autre monde est possible”, disaient-ils…
Liens et sources:
(1) https://zerhubarbeblog.net/2021/11/03/checkmate-au-salon-aeronautique-de-dubai/
(3) https://zerhubarbeblog.net/2019/01/06/la-malediction-touristique-aeroportee/
(4) https://zerhubarbeblog.net/2015/11/30/cop21-ou-2-degres-dirrealisme/
(6) https://zerhubarbeblog.net/2017/08/23/remise-en-cause-du-co2-dans-le-rechauffement-climatique/
Autres possibilité…
La Terre va-t-elle connaître de nouveau un «petit âge glaciaire»? D’après une étude menée par la Royal Astronomical Society, un organisme de recherche astronomique britannique, l’activité du Soleil pourrait brutalement chuter de 60% d’ici les années 2030-2040, provoquant une baisse de température généralisée comme de 1645 à 1715. Une période appelée «Minimum de Maunder», se traduisant par un nombre de taches solaires – de petites régions sombres où la température est plus basse que celle de son environnement – très faible.
https://www.lefigaro.fr/sciences/2015/07/13/01008-20150713ARTFIG00193-une-mini-periode-glaciaire-pourrait-toucher-la-terre-a-partir-de-2030.php
Pas de démocratie à la COP26…
https://www.spiked-online.com/2021/11/17/cop26-where-democracy-goes-up-in-flames/?fbclid=IwAR1LEGZAh2ZViKHMxk7X3PfKJH_hOMrtVUe82FFHsf_opVdCNrDY1nkhysU
Au Portugal, fin du charbon au profit de l’hydrogène.
https://www.la-croix.com/Economie/Lhydrogene-nouvelle-poule-oeufs-dor-Portugal-2021-11-11-1201184652?utm_medium=socialad&utm_source=facebook&utm_campaign=Effi+-+LaCroix+-+Awareness+-+Trafic+-+LP&utm_content=Boostpost+-+15112021+-+Portugal&utm_term=CI+-+Ecologie+-+Energie+-+Environnement&fbclid=IwAR3TNxRCj4oiSzDR_NEDdo3nQjbI729h1uQ6WBJo99-uqCCCabrP5Ty-OOk#Echobox=1636627091
La transition énergétique ne se réalise pas de manière homogène sur tous les continents. L’accord de Paris, signé lors de la COP21, engage les pays à maintenir la hausse des températures mondiales en-deçà de 1,5°C, jusqu’à la fin du XXIe siècle. En fonction de leur potentiel technologique et des ressources dont ils disposent, les pays impliqués dans la transition énergétique ne peuvent pas investir tous à parts égales. Les pays qui disposent de faibles ressources en hydrocarbure peuvent investir davantage dans le renouvelable. Dans les pays d’Amérique du Sud, d’Europe et du Moyen-Orient, l’utilisation des hydrocarbures est prédominante. Les énergies fossiles représentent 80% du mix énergétique mondial. Pour assurer leur croissance économique, les pays émergents comme l’Inde ou la Chine voient leur consommation énergétique s’accroître. Ils investissent néanmoins dans l’hydroélectricité, l’éolien et le solaire.
https://www.franceculture.fr/conferences/bibliotheque-publique-dinformation/bataille-pour-le-climat-enjeux-geopolitiques
[…] (7) https://zerhubarbeblog.net/2021/11/16/des-copains-dabord-au-radeau-des-meduses/ […]