Les populations ayant tourné le dos aux religions et aux utopies, tendent à réserver leur confiance à un domaine a priori ancré dans la rationalité et dans la recherche d’une forme de vérité objective, vérité sur laquelle il serait alors possible de bâtir des politiques sociales, économiques ou (au hasard) sanitaires cohérentes.
Ce domaine est bien évidemment celui de la science, dont font partie aussi bien les physiciens des particules qui travaillent au CERN, que les analystes du climat, que les chercheurs des “sciences de la vie” que, bien sûr, les médecins et l’ensemble du système dit de santé.
Un fourre-tout qui ne rend pas justice à la diversité des intérêts, des méthodes et des enjeux de ces différents groupes, et la pandémie de Covid-19 aura montré que n’est pas “scientifique” qui veut, et que l’abus de la posture du sachant, à l’instar de l’abus de la posture du religieux, mène à un chaos où se perd cette confiance, et où les vrais scientifiques sont noyés sous le flux médiatisé et politisé des idéologues, certes diplômés, pour lesquels la science n’est plus qu’un instrument de pouvoir.
Crise de confiance.
Point illustré par cet article intitulé “Quelle confiance dans les scientifiques après la pandémie?”:
La dégradation de la confiance dans la parole scientifique est surtout une singularité française. Au début de la pandémie, 90% des Français lui faisaient confiance, un niveau comparable aux autres pays. Mais en un an, on en a perdu 20 points, à 70 %.
Or c’était un point-clé pour réussir à gérer la crise sanitaire. L’adhésion aux mesures restrictives et à la vaccination a diminué dans les pays où la confiance dans les scientifiques s’est détériorée en cours d’année.
https://atlantico.fr/article/decryptage/covid-19—quelle-confiance-dans-les-scientifiques-apres-la-pandemie-crise-sanitaire-donnees-coronavirus-vaccination-conseil-d-analyse-economique-yann-algan
Même s’il existe quelques contre-exemples, comme la Suède où la gestion de la crise fut déléguée, avec succès, à une équipe scientifique qui privilégia une approche rationnelle plutôt que les mesures débilo-hystériques typiques de nombreux autres pays comme la France, le mélange des genres où les politiques se servent de la science pour justifier leurs décisions arbitraires, comme le confinement ou le pass sanitaire, et où en retour des scientifiques se donnent un rôle politique en se faisant l’avocat de mesures purement techniques sans prise en compte de la réalité de “la vie”, genre interdiction de visites aux vieux de surcroit relégués à la cuisine avec leur morceau de bûche de Noël, mène au désastre actuel.
Tout comme l’association du religieux et du politique renvoie à la clandestinité toute croyance non officielle, l’association entre (une certaine) science et politique fait taire cette partie (majoritaire) des scientifiques qui, justement, ne veut pas s’engager dans l’arène politico-médiatique car elle a mieux à faire.
L’avènement des warrior scientists.
Un silence qui laisse alors toute la place à ce que l’auteur et journaliste sud-africain Brian Pottinger nomme les warrior scientists, ces gens issus d’un parcours scientifique (ou du moins tenants d’un diplôme du genre) qui se découvrent une vocation de donneurs de leçons légitimée par quelques photos d’eux en blouse blanche, et qui sont politiquement et médiatiquement compatibles avec le pouvoir en place.
Ces gens squattent les Conseils scientifiques ainsi que les plateaux des médias de masse, mais n’ont plus avec la science, bien souvent, qu’un lointain rapport institutionnel. Ils sont par contre très proches de l’industrie pharmaceutique et des lobbies pour lesquels la pandémie, comme les crises en général, sont avant tout des opportunités commerciales. Si chacun et chacune était tenue de déclarer l’ensemble de ses conflits d’intérêts avant de monter sur un plateau télé ou de participer à quelque conseil opaque, la situation serait sans doute bien différente (1).
Jean-François Delfraissy ou Olivier Véran ici, Neil Fergusson au Royaume-Uni, Anthony Fauci aux USA, quelques exemples de ces nombreux “guerriers scientifiques” qui tentent d’imposer aux populations, le plus souvent avec l’aval des autorités politiques, une philosophie de la “santé” que le philosophe Ivan Illich avait, en son temps, définie sous le terme d’iatrogénèse médicale, là où l’institution dépasse son seuil d’utilité positive pour la population, et en devient l’ennemi au profit de ses propres intérêts (2).
Les “guerriers scientifiques” ou, plus précisément, “guerriers scientistes”, sont les vecteurs de cette iatrogénèse, ne voyant plus en “la santé” qu’une structure comptable binaire (négatif/positif, mort/vivant) plutôt qu’un ensemble de facteurs qui, pourtant, sont censés décrire ce qu’est réellement la santé ou, plus largement, ce que le philosophe Giorgio Agamben définit comme la bios, ou la “vie qualitative”:
L’état d’exception permanent institutionnalise donc une société de contrôle visant à subordonner chaque vie individuelle, le terme « vie » étant à prendre au sens de la zoé, ce terme grec signifiant le simple fait d’être vivant, par opposition au terme bios qui signifie « la manière de vivre propre d’un être singulier ou d’un groupe ». Il instaure une approche de la vie purement quantitative (combien de morts?) par opposition à l’approche qualitative (pourquoi vivre?).
https://zerhubarbeblog.net/2021/04/14/la-societe-de-controle-un-etat-dexception-permanent/
Le premier article de la Constitution de l’OMS va dans le même sens:
La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité.
https://www.who.int/fr/about/governance/constitution
Le retour du Jedi?
Face à l’ampleur du désastre, cependant, certains “vrais” scientifiques sortent ici et là de leurs laboratoires universitaires et se lancent dans la bataille, espérant sans doute encore sauver ce qui peut l’être en réinjectant quelques doses de réalisme et de connaissances de base dans un débat privatisé par les prédateurs anxiogènes et corrompus.
Rapidement catalogués “rassuristes” puis “complotistes”, voués aux gémonies par les croyants abrutis par près de deux ans de propagande, ou encensés sans plus de discernement sur les réseaux sociaux “résistants”, la différence fondamentale entre les deux concerne leurs intérêts personnels: intérêts politiques, institutionnels ou financiers pour les uns, face au désintéressement des autres uniquement rémunérés par leurs salaires de chercheurs, mais qui ne peuvent plus détourner le regard malgré les problèmes que cela peut leur occasionner.
De John Ioannidis ou Jayanta Bhattacharya aux USA, à Laurent Toubiana ou Stéphane Gayet ici (parmi bien d’autres), il y a de par le monde une contre-offensive d’autres “guerriers scientifiques” motivés non plus par le pouvoir ou l’argent, mais par l’effroi face à la suprématie d’une science corrompue qui finira enterrée par un désaveu massif des populations. Ou pire encore, qui prendra définitivement le pouvoir.
Scientisme et bouc-émissaire.
Ces gens ont bien compris que la transformation en cours de la science en scientisme, ou en simple centre de profit corporatiste aux dépens de l’ensemble des populations, réplique la domination des religions d’ici en d’autres temps, ou d’ailleurs en ce temps-ci: dogmatisme et corruption menant à la mort sociale et culturelle, voire à la mort tout court.
Le scientisme est en voie d’occuper l’espace laissé vacant par l’inculture scientifique de masse, et la récupération d’une certaine science au bénéfice des intérêts politiques et corporatistes, les mêmes personnes naviguant des uns aux autres (3).
A l’image des croyants traditionnels servant les intérêts du clergé tout en fustigeant l’incroyant ou l’insoumis, les croyants covidiens intègrent le sermon du lobby vaccinal en échange d’une bénédiction symbolisant leur protection par quelque Autorité supérieure, que ce soit par le biais d’un certificat de communion ou de vaccination.
L’infidèle du jour, ce nécessaire bouc émissaire permettant de créer le sentiment d’appartenance, le “nous” face à “eux”, le “bien” face au “mal”, est désormais le non vacciné, l’hérétique dont la non conformité mettrait en péril l’ensemble de la société, et qu’il faudrait sacrifier pour le bien commun. Un phénomène social sur lequel avait travaillé René Girard:
Revisitant les travaux des ethnologues, La Violence et le sacré (1972) tire les conséquences collectives de cette thèse : dès l’origine, les groupes humains ont dû se protéger contre l’emballement des désirs. Ce protecteur, c’est le “métèque” malchanceux, le type un peu bizarre qui passait par là et va concentrer sur lui toutes les haines. Son meurtre collectif permet à la horde sauvage de redevenir communauté paisible. Mythes, interdits et rituels ne parleraient que de cette crise salutaire, mais à mots cachés. Le sacré n’est plus un au-delà lumineux mais un sombre ici-bas qui permet de faire société : est sacrée la victime réconciliatrice, le “bouc émissaire”. Si on accepte l’hypothèse girardienne, les mythes des Indiens d’Amazonie, les sacrifices de l’Inde védique, mais aussi, plus proches de nous, les récits d’immolation de sorcières ou les massacres de juifs au Moyen Age, révèlent d’étranges parentés. Comme un tableau pointilliste où les touches de couleur, vues de loin, viennent se fondre en un unique motif.
https://www.lexpress.fr/culture/livre/rene-girard-et-la-theorie-du-bouc-emissaire_957760.html
Ce sermon, servi jour après jour par le clergé scientiste, est combattu pouce par pouce par ces autres guerriers malgré eux, ces vrais scientifiques tels Jean-Michel Claverie, un peu à l’image d’une Résistance populaire se dressant en dernier recours du fait de la disparition des contre-pouvoirs institutionnels, ceux-là même qui sont censés maintenir une forme d’équilibre entre tropisme autoritaire des uns et respect de l’Etat de Droit des autres.
La fin de l’Etat de Droit?
Etat de Droit qui, précisément, se retrouve laminé au profit de la secte covido-fasciste (4) ayant pris le pouvoir sur une bonne partie de la planète, mais auquel il est absolument nécessaire de revenir faute d’écroulement définitif:
L’État de droit est fondamentalement le contraire de l’arbitraire, que celui-ci résulte d’une absence d’État ou au contraire d’un abus de pouvoir par l’État.
Or depuis deux ans, la saga juridique autour du Covid-19 à laquelle nous assistons illustre – ad nauseam – le remplacement du droit par l’arbitraire du pouvoir. En cette période de crise sanitaire, les décisions politiques sont certes sans aucun doute particulièrement difficiles à prendre, tant l’articulation entre des objectifs divers et parfois antinomiques est délicate, que ce soit les enjeux de santé publique, la préservation des libertés individuelles, la soutenabilité du système public hospitalier, ou encore le maintien des activités économiques. Mais, précisément, le respect des principes et des procédures minutieusement forgés par le droit serait plus que jamais nécessaire.
https://www.lefigaro.fr/vox/societe/muriel-fabre-magnan-l-etat-de-droit-est-il-malade-du-covid-19-20211221?fbclid=IwAR0qguhssQkDE5Nnj82fHSS-9k96P0IHkRfBGw81bDId1ddVVwbQpzRDJFY
Le joker Omicron.
Déjà discuté dans ces deux articles (5) et (6), le variant Omicron ayant apparemment émergé en Afrique et ayant rapidement conquis l’Afrique du Sud, souffle un vent de panique sur la planète. Réputé nettement plus contagieux que le Delta dont la France connait actuellement la fin de vague, et effectivement moteur de l’explosion du nombre de cas au Royaume-Uni (pays d’Europe actuellement le plus touché) il serait en même temps possiblement moins létal si l’on en croit le rapport entre nombre de cas, hospitalisations et décès en Afrique du Sud comme au RU.
D’un point de vue politique, il serait surtout résistant aux doubles vaccinations (protection de l’ordre de 20-30% (7)), d’où le rush pour imposer le “booster” en attendant la quatrième dose d’un vaccin modifié, dit “Omicron”, sans doute en mars 2022 (8). Il en va, en effet, de la crédibilité des fabricants de vaccins comme des régimes qui cherchent à l’imposer massivement, y compris aux enfants de 5-11 ans, et demain aux moins de cinq ans.
En effet, alors que l’on sait que les vaccinés transmettent de manière significative, s’il s’avère que de nombreux triple-dosés développent, en plus, des formes symptomatiques, quelques pièces pourraient tomber et quelques résistances s’élever au sein de la population jusqu’ici obéissante.
D’où une course de vitesse entre Omicron et le lobby vaccinal, illustrée par un effort massif au Royaume-Uni pour vacciner un million de personnes par jour avec le booster, et la préparation en France d’une obligation vaccinale de fait via le “pass vaccinal”.
Il faut faire vite car, s’il s’avérait que Omicron est en réalité une “bonne nouvelle” au sens où il permettrait de développer une bonne immunité naturelle face au Sars-CoV-2 et ses variants, bien meilleure, moins chère et moins risquée que les vaccins à répétition, le lobby vaccinal et ses VRP infiltrés au sein des régimes covido-fascistes risqueraient de passer un mauvais moment.
Ci-dessous les courbes, pour quelques pays représentatifs, des cas, décès et taux de vaccination face à l’arrivée d’Omicron.
Joyeux Noël quand même.
En juillet, le Conseil Constitutionnel avait validé le pass sanitaire à la condition qui soit arrêté dès qu’il ne serait plus nécessaire (condition impossible vu que les critères de ce qui est “nécessaire” ne sont pas définis), et à condition qu’il ne constitue pas une obligation vaccinale déguisée:
44. En quatrième lieu, les dispositions contestées prévoient que les obligations imposées au public peuvent être satisfaites par la présentation aussi bien d’un justificatif de statut vaccinal, du résultat d’un examen de dépistage virologique ne concluant pas à une contamination ou d’un certificat de rétablissement à la suite d’une contamination. Ainsi, ces dispositions n’instaurent, en tout état de cause, ni obligation de soin ni obligation de vaccination.
https://www.conseil-constitutionnel.fr/decision/2021/2021824DC.htm
Dans leur délire actuel, les psychopathes admettent ouvertement que le pass vaccinal, qui sera “voté” d’ici quelques jours, est bien une obligation vaccinale déguisée (9). Un tel aveu, allant frontalement à l’encontre des conditions posées par le Conseil constitutionnel, va-t-il susciter une réaction?
Probablement pas, Mr Fabius père (président dudit CC) n’ayant sans doute pas l’intention de nuire à Mr Fabius fils, directeur de McKinsey France qui travaille main dans la main avec le régime Macroniste et Big Pharma, à nos dépens et au profit des intérêts spécifiques des deux. Mais, sait-on jamais, c’est Noël après tout.
En Australie, l’un des pays de culture occidentale ayant poussé le plus loin la logique covido-fasciste au nom d’une politique impossible dite “zéro-covid”, politique ayant mené à des mois de confinement sous dictature policière et à l’ouverture de camps de quarantaine, a peut-être touché le fond avant une possible remontée: son premier ministre, Scott Morrison, a déclaré qu’il fallait désormais apprendre à vivre avec le virus du Covid, et qu’il n’envisageait plus de nouveaux confinements (10).
Nous verrons dans les actes mais, en cette veille de Noël on peut peut-être y voir une petite lueur d’espoir, une possibilité que la corruption qui nourrit ce fascisme covidien via, notamment, ses guerriers scientistes se voyant les nouveaux Maitres du monde, n’est pas éternelle et que, malgré ses nombreux croyants ségrégationnistes, la société des humains n’a pas perdu tous ses repères.
Donc, Noyeux Joël à toutes et tous, et merci aux lectrices et lecteurs de ce blog!
Liens et sources:
(2) https://zerhubarbeblog.net/2020/09/18/ivan-illich-et-la-fin-de-lhumain-singulier/
(4) https://zerhubarbeblog.net/2021/11/23/sous-la-botte-covido-fasciste/
(5) https://zerhubarbeblog.net/2021/12/10/omicron-en-attendant-leffondrement-covidien/
(6) https://zerhubarbeblog.net/2021/12/14/omicron-un-vaccin-naturel/
‘que la corruption qui nourrit ce fascisme covidien … n’est pas éternelle’
Rien n’est éternel mais quand une dizaine de compagnie et 3 fondations possède près de 80% de l’économie mondiale il va falloir que le père noël nous amènes des cadeaux intellectuels & psychologiques très puissant pour nous tirer de ce mauvais pas ! 🙂
Joyeux noël ! et merci pour cette analyse toujours pertinente.
Joyeux Noël, les hasards d’ internet m’ ont amené ici il y a quelques mois, et c’ est toujours un plaisir de vous lire…
Geert Vanden Bossche est un virologue belge dont j’ai plusieurs fois relayé le message via le blog rhubarbe. Message mettant en garde contre le danger de la vaccination de masse face au Sars-CoV-2, qui peut mener à l’échappement immunitaire, ce que l’on constate sans doute aujourd’hui avec Omicron.
Il s’exprime généralement en anglais ou néerlandais, mais dans l’interview ci-dessous il s’exprime en français, rendant ainsi très accessible à la population francophone une analyse qui est, malheureusement, totalement absente du narratif officiel.
https://youtu.be/nr-1W18i4gM
[…] (1) https://zerhubarbeblog.net/2021/12/24/le-joyeux-noel-des-guerriers-scientistes/ […]
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