Je ne sais pas s’il faut rire ou pleurer en voyant tous ces braves gens passer, en quelques minutes, de l’acclamation d’une politique covidienne absurde, ségrégationniste, liberticide et parfaitement autoritariste, à l’acclamation de la résistance ukrainienne au nom de la liberté et de la lutte contre l’autoritarisme. Celles et ceux qui arborent aujourd’hui un petit drapeau ukrainien sur leur profil FB ou autre, sont bien souvent les mêmes qui brandissent avec fierté leur pass vaccinal sous le lecteur des kapos QRcodés. Il paraît même que leur application de gestion agricole, “Tousanticovid”, arborerait ce drapeau sur l’écran d’accueil. Un “nudging” de plus dans la grande manipulation des masses où, comme le disait Guy Debord dans la Société du Spectacle, “Le vrai est un moment du faux “.
La réalité actuelle a sans doute dépassé ce que pouvait imaginer Debord, mais son analyse reste, à mon avis, parfaitement pertinente:
Selon Debord, le spectacle est le stade achevé du capitalisme, il est un pendant concret de l’organisation de la marchandise. Le spectacle est une idéologie économique, en ce sens que la société contemporaine légitime l’universalité d’une vision unique de la vie, en l’imposant aux sens et à la conscience de tous, via une sphère de manifestations audio-visuelles, bureaucratiques, politiques et économiques, toutes solidaires les unes des autres. Ceci, afin de maintenir la reproduction du pouvoir et de l’aliénation : la perte du vivant de la vie.
Aussi le concept prend plusieurs significations. Le « spectacle » est à la fois l’appareil de propagande de l’emprise du capital sur les vies, aussi bien qu’un « rapport social entre des personnes médiatisé par des images »
https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Soci%C3%A9t%C3%A9_du_spectacle_(livre)
Jamais, sans doute, “l’appareil de propagande de l’emprise du capital sur les vies” n’aura été aussi puissant, et “le rapport social médiatisé par des images” aussi total, que depuis deux ans sous “état d’exception covidien”, même si sa genèse remonte à la “guerre contre le terrorisme” dans le foulée des attentats du 11 septembre 2001.
L’état d’exception devenu permanent, une situation décrite par Giorgio Agamben où l’être politique disparaît sous une gestion purement biologique, matérielle de la vie: la société de contrôle, là où
… le contrôle des personnes s’effectue « non plus par enfermement, mais par contrôle continu et communication instantanée » et où « les mécanismes de maîtrise se font […] toujours plus immanents au champ social, diffusés dans le cerveau et le corps de citoyens »
https://zerhubarbeblog.net/2021/04/14/la-societe-de-controle-un-etat-dexception-permanent/
Acte 1: Le théâtre de marionnettes.
Cette société de contrôle est apparue dans la lumière crue de son absurdité et de sa violence avec les attestations de sortie (1) puis les masques (encore et toujours) imposés aux enfants (2), puis les pass sanitaires et vaccinaux. Des instruments de gestion agricole appliqués, via la technologie et la manipulation de masse (3), à une population dépossédée “pour sa sécurité” des contre-pouvoirs démocratiques, éthiques et institutionnels qui, pourtant, fondent le principe républicain.
Dépossédée ici, sous les applaudissement des ségrégationnistes et autres idiots utiles adorateurs de QR codes, mais dont la dépossession ailleurs est fustigée par les mêmes dès lors qu’elle ne sert plus le narratif du moment. Cette flexibilité de l’échine, ce réflexe pavlovien ne réagissant plus qu’à une forme de moraline “diffusée dans le cerveau et le corps de citoyens”, transforme la société en un théâtre de marionnettes où tout n’est plus que spectacle, où tout un chacun est happé par des scènes hypnotiques dénuées de sens pendant que les marionnettistes, eux, s’organisent.
Les marionnettistes c’est l’Etat ou, plus précisément, “le groupe qui revendique avec succès le monopole de la violence physique et symbolique”, comme dirait Bourdieu. Un groupe dont l’Etat, au sens générique, est la façade mais dont les fondations sont plus profondes: les grands intérêts géostratégiques de l’énergie, de l’armement, des services secrets (4), de la finance, de la pharmacie (5), des institutions supranationales du forum de Davos à l’Onu en passant par l’Union européenne et l’OMS.
Un groupe sur lequel les populations n’ont à peu près aucun pouvoir. A peu près, car il existe toujours des contre-exemples, des tentatives de reprise de contrôle. La plupart ne donnent rien ou pas grand chose (Gilets jaunes, convois de camion au Canada), mais cela marche, parfois, comme lors de la révolte paysanne en Inde en 2021:
C’est un moment rare. Le Premier ministre Narendra Modi s’est incliné face à la mobilisation, qui dure depuis plus d’un an, des paysans indiens. Il a annoncé le retrait de sa réforme agricole qui risquait d’obliger les agriculteurs à brader leurs marchandises aux grandes entreprises pour les écouler. Un bras de fer perdu pour le Premier ministre qui plie pour la première fois dans le cadre d’un conflit social.
https://www.novethic.fr/actualite/environnement/agriculture/isr-rse/la-revolte-des-paysans-indiens-a-paye-le-gouvernement-annonce-le-retrait-de-la-tres-controversee-reforme-agricole-150328.html
Un groupe passé maître dans l’art d’occuper le terrain et les esprits à travers une scénographie ininterrompue. Du terrorisme aux guerres du Moyen-Orient au Covid à l’Ukraine, le tout chapeauté par une crise énergétique et écologique permanente, le spectacle vise à annihiler l’intelligence au profit de l’émotion et surtout la première d’entre elles, la peur.
Acte 2: La peur.
Ivan Rioufol décrit ainsi, dans son article daté d’aujourd’hui, l’instrumentalisation de la peur par le régime d’Emmanuel Macron:
En fait, il y a une tentation, chez Macron, à théâtraliser à l’excès la crise ukrainienne, comme il a su le faire depuis deux ans avec la crise sanitaire. Il est d’ailleurs loisible de constater que la « guerre » contre le Covid, qui monopolisait les esprits et imposait un unique et intransigeant discours hygiéniste, a soudainement laissé la place à la « guerre » contre Poutine, avec un même unanimisme obligé et une semblable hystérisation des peurs.
https://blogrioufol.com/dune-guerre-a-lautre-la-macronie-mise-sur-la-peur/?fbclid=IwAR0XxhCnEHaLErZfAwn7M9Nvww_6PYpDV7bfvvXS3Y-zuuPqQyKLvbIJDYg
Porte d’entrée de la société de contrôle, la peur savamment nourrie et entretenue permet de libérer les passions tristes et manipulables: le nationalisme, la haine de la différence, le bouc émissaire, l’hypocrisie et l’ignorance érigées en valeurs sociales (du genre “j’obéis aux experts” ou “je me vaccine pour protéger les autres”), l’idée qu’il existerait un “camp du bien” face au “camp du mal”, etc…
Acte 3: La caricature.
La crise en Ukraine relaie toutes les caricatures: l’image des “bons” Ukrainiens contre les “méchants” Russes fait abstraction de toute l’histoire ayant mené à cette situation catastrophique (6), oublie la situation réelle au Donbass depuis 2014 (7), et met en scène une “union” internationale, avec ses discours martiaux et ses sanctions, qui évite d’aller affronter l’ours soi-même avec un fusil, et dont les victimes seront, comme toujours, les populations les plus fragiles, ici comme là-bas: le prix de l’énergie, le prix des matières premières comme le blé n’affectent pas les puissants.
Il suffit d’ailleurs d’écouter ce reportage au salon de l’agriculture, sur les effets de la crise ukrainienne, pour comprendre que les précédentes sanctions prises par l’UE à l’encontre de la Russie (en 2014), ont eu pour effet de couler le marché d’exportation agricole français, et de consolider l’agriculture russe, passée de nette importatrice à nette exportatrice aujourd’hui (8).
Dans le genre de se tirer une balle dans le pied, difficile de faire mieux, mais les puissants s’en foutent: eux bénéficient de la hausse boursière des industries de l’armement (9) et du prix du pétrole américain, l’un des objectifs des marionnettistes étant de couper le robinet russe pour le remplacer par le robinet US à base de gaz de schiste (10). La pire des solutions d’un point de vue environnemental mais, business is business.
Acte 4: Les traitres.
La moraline, injectée comme un vaccin contre l’intelligence, affecte tous les secteurs, y compris ceux censés donner un sens à tout le reste: les médias, la culture et les arts. Déjà largement démissionnaires (et même parfaitement collaborationnistes) face à la dictature sanitaire, sans avoir eu le courage d’une rébellion face au pass et autres horreurs au nom de la sacro-sainte soupe, ces secteurs participent désormais à la diabolisation des médias et artistes russes.
RT France et Sputnik, déjà largement attaqués par Macron en 2017 (11), font désormais les frais d’une censure que rien ne peut justifier hors le seul intérêt des marionnettistes. L’accusation d’être un vecteur de propagande pro-Poutine ne peut émaner que de gens qui ne regardent jamais ces chaines, et qui devraient alors, en toute logique, interdire également ces autres vecteurs de “propagande” internationale que sont France24, DW, CNN, CGTN ou Al-Jazeera.
La purge des artistes russes, tel que Valery Gergiev et Anna Netrebko, relève de cette même et immonde moraline (12) digne de régimes totalitaires ou théologiques ne tolérant que la pureté idéologique. Tout cela imposé par des gens qui osent se dire “démocrates”, “universalistes”, cultivés”, “responsables” alors qu’ils et elles ne sont que les chiens de garde, les lécheurs de bottes cloutées de régimes fascisants, ineptes et corrompus.
Acte 5: La corruption.
La dépossession démocratique des Européens est montée d’un sacré cran depuis deux ans: c’est désormais la Commission européenne, avec à sa tête une spécialiste de la corruption depuis bien avant son accession au trône européen (13), qui commande les “vaccins” Covid par le biais de contrats opaques auprès de son pote Albert (14), et qui commande désormais – toujours à nos frais – des armements à destination de l’Ukraine.
C’est donc sans l’ombre d’un débat démocratique que l’UE va mettre un pied dans une guerre, une décision dont le slogan pourrait être “Nous nous battrons jusqu’au dernier Ukrainien!”. Un cri de ralliement poussé par les moralistes martiaux genre Le Maire, mais positionnés le plus loin possible de la ligne de front, bien sûr. Si le ridicule tuait, les morts se ramasseraient à la pelle dans les couloirs de l’Assemblée et des ministères.
Acte 6: La guerre, de loin.
Restant sur la question de l’UE, le président ukrainien Volodymyr Zelensky n’a pas raté l’occasion, hier, lors d’une allocution à distance au Parlement européen, de demander l’adhésion immédiate de l’Ukraine à l’UE (15). Son espoir est évidemment de mettre les Européens au pied du mur et de passer de l’envoi de casques aux actes forts, ce qui est de bonne guerre. L’adhésion à l’UE implique un pacte de défense mutuelle, ce qui aurait comme effet d’introduire le second pied de l’UE dans le conflit russo-ukrainien, et là, il faudrait y aller “en vrai”.
J’ai déjà proposé d’envoyer sur le front de l’Est une dizaine de milliers de CRS et de Gendarmes Mobiles, ces braves mâles ou femmes Alpha qui s’ennuient à force de taper sur des manifestants ou des migrants désarmés. Ils auraient de quoi s’occuper et laisser les manifestants respirer, mais je n’ai pas l’impression que la suggestion ait été retenue.
C’est vrai que la Macronie en a trop besoin pour protéger ses propres intérêts, et que s’il faut envoyer du monde au front, les non vaccinés feraient une bien meilleure chair à canon! En effet ils ne sont plus vraiment citoyens, et ne votent pas Macron, donc autant s’en débarrasser “utilement”.
Acte 7: L’Ukraine, de près.
Pour en revenir à l’adhésion de l’Ukraine à l’UE, le simple fait de lire les conditions d’accession (15) suffit à faire comprendre que c’est supposé être un processus démocratique, donc long, et que l’Ukraine ne coche pas un certain nombre de cases, à commencer par le respect des minorités (en clair: pas de bombardement du Donbass).
Evidemment, si respecter les règles de base de l’UE était nécessaire au fait d’en être membre, des pays tels que la Pologne et la Hongrie en auraient été virés depuis longtemps, et la France (et d’autres) serait sur la sellette. Mais c’est comme pour tout groupe fermé: le plus difficile c’est d’y entrer, et une fois à l’intérieur on fait un peu ce que l’on veut tant que l’on fait semblant de respecter la hiérarchie.
Acte 8: Le bruit du temps
Tout ceci nous ramène donc au spectacle, au “bruit du temps” pour reprendre le titre de l’excellente rubrique hebdomadaire de Slobodan Despot dans l’Antipresse (16), et dont cet extrait de sa dernière édition donne un sens évident au terme de “spectacle”:
Le 10 février 2022, la ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss, a débarqué à Moscou pour «négocier» avec Sergueï Lavrov. A vrai dire, de négociations ou de pourparlers, il n’y en a point eu. Pas même de dialogue à proprement parler. Au terme de sa visite, le très impassible ministre russe était visiblement excédé. «Nous voulons écouter mais nous n’entendons rien. Nos explications détaillées sont tombées sur un terrain non préparé» , résumait-il. Il avait l’impression d’avoir parlé à «une personne sourde». Mme Truss, comme les reportages l’attestent, n’était pas venue pour entendre le point de vue des Russes sur l’Ukraine ou leurs rapports avec l’OTAN. Elle était venue leur faire la morale et dicter ce qu’ils avaient à faire.
Le reste du temps, elle a posé. Tout le monde avait remarqué sa toque de fourrure, semblable à celle que portait Mme Thatcher lors de sa fameuse visite en URSS. Mais on avait aussi noté que le temps à Moscou ces jours-là était trop clément pour une telle coiffure et que la dame était un tantinet… ridicule. Mme Truss n’était pas de cet avis. Elle s’est abondamment fait photographier sur la place rouge.
Antipresse 326, Le Bruit du Temps, Slobodan Despot.
Cette guerre catastrophique, comme n’importe quelle guerre, et comme toutes les guerres menées par l’Otan (ou les Américains et quelques alliés) depuis plus de vingt ans, écrit la pièce qui se joue dans le théâtre de marionnettes. Les sanctions occidentales vont renforcer le lien entre la Russie et la Chine, sans doute créer une concurrence au système SWIFT de paiements internationaux, booster l’économie américaine à nos dépens, et consolider notre état de vassal coincé entre deux géants. Applaudissez, braves gens!
Acte 9: Un rappel au réel.
Terminons sur l’opinion d’un vieux briscard de la géopolitique, Henry Kissinger, qui disait notamment ceci dans son éditorial de mars 2014 au Washington Post:
Le débat public sur l’Ukraine tourne autour de la confrontation. Mais savons-nous où nous allons ? Dans ma vie, j’ai vu quatre guerres commencées avec beaucoup d’enthousiasme et le soutien de l’opinion publique. Nous ne savions pas comment les terminer et nous nous sommes retirés unilatéralement de trois d’entre elles. Le test d’une politique, c’est comment elle se termine, pas comment elle commence.
Bien trop souvent, la question ukrainienne est présentée comme une épreuve de force : l’Ukraine doit-elle rejoindre l’Est ou l’Ouest ? Mais si l’Ukraine doit survivre et prospérer, elle ne doit pas être l’avant-poste d’une des parties contre l’autre – elle doit fonctionner comme un pont entre elles.
La Russie doit accepter le fait que tenter de forcer l’Ukraine à devenir un satellite, et ainsi déplacer à nouveau les frontières de la Russie, condamnerait Moscou à répéter son histoire de cycles auto-réalisateurs de pressions réciproques avec l’Europe et les États-Unis.
L’Occident doit comprendre que, pour la Russie, l’Ukraine ne pourra jamais être un simple pays étranger. L’histoire de la Russie a commencé dans ce qu’on appelait Kievan-Rus. La religion russe s’est répandue à partir de là. L’Ukraine fait partie de la Russie depuis des siècles, et leurs histoires étaient déjà entremêlées avant cela. Certaines des plus importantes batailles pour la liberté de la Russie, à commencer par la bataille de Poltava en 1709, se sont déroulées sur le sol ukrainien. La flotte de la mer Noire – le moyen pour la Russie de projeter sa puissance en Méditerranée – est basée, en vertu d’un bail à long terme, à Sébastopol, en Crimée. Même des dissidents aussi célèbres qu’Alexandre Soljenitsyne et Joseph Brodsky ont insisté sur le fait que l’Ukraine faisait partie intégrante de l’histoire russe et, en fait, de la Russie.
L’Union européenne doit reconnaître que sa lenteur bureaucratique et sa subordination de l’élément stratégique à la politique intérieure dans la négociation de la relation de l’Ukraine à l’Europe, ont contribué à transformer une négociation en crise. La politique étrangère est l’art d’établir des priorités.
https://www.washingtonpost.com/opinions/henry-kissinger-to-settle-the-ukraine-crisis-start-at-the-end/2014/03/05/46dad868-a496-11e3-8466-d34c451760b9_story.html?fbclid=IwAR25t1hARzjFlvsmO6VxV6ejtdVgEtahZ28dyQ35lkk02TrZemCw7LgGR5U
Kissinger ne manque pas de sang sur les mains, mais il est juif allemand de naissance et il est l’architecte de la “détente” entre les USA et l’URSS, de 1963 à 1980. Un marionnettiste expérimenté qui a sûrement lu Debord. Il donne, dans la suite de son article, des pistes pour arriver à une solution viable, et prévient que si elles ne sont pas à peu près suivies, la suite sera terrible. Elles ne le furent pas, et nous y sommes.
Liens et sources.
(1) https://zerhubarbeblog.net/2020/04/06/attestations-de-sortie-face-a-face-avec-labsurde/
(2) https://zerhubarbeblog.net/2021/12/07/de-lepsteinisation-des-esprits/
(3) https://zerhubarbeblog.net/2022/01/06/du-covid-a-la-formation-psychotique-des-masses/
(4) https://zerhubarbeblog.net/2015/05/18/services-secrets-letat-cest-nous/
(5) https://zerhubarbeblog.net/2022/02/24/vaccins-arnm-pfizer-et-moderna-le-crime-du-siecle/
(6) https://zerhubarbeblog.net/2022/03/01/ukraine-le-retour-du-baton/
(7)
(11) https://www.arretsurimages.net/articles/pourquoi-macron-en-veut-a-sputnik-et-rt-france
(14) https://zerhubarbeblog.net/2021/12/29/vaccination-covid-le-grand-marche-de-la-corruption/
L’Assemblée générale adopte une résolution exigeant le retrait des forces russes de l’Ukraine.
https://news.un.org/fr/story/2022/03/1115472
Et pour une analyse de la situation ukrainienne tout à fait différente, par Xavier Moreau, sur qui on peut lire ceci:
Xavier Moreau est un homme d’affaires et un analyste politico-stratégique installé à Moscou depuis 16 ans. Saint-Cyrien et diplômé de la Sorbonne (Paris IV) en histoire des relations internationales, il dirige la société LinkIT vostok à Moscou. Il conseille différents groupes internationaux dans les pays de l’ancienne URSS, dont la Russie et l’Ukraine, et dirige le site d’analyse géopolitique Stratpol.
https://youtu.be/I52rZgp2axA
La chasse aux sorcières anti artistes russes bat son plein…On apprend que des artistes aux patronymes russes sont déprogrammés car soupçonnés de ne pas être anti poutine…La délégation russe est bannie du festival de Cannes…A Londres, l’ouverture 1812 de Tchaikovski est déprogrammée…Des voix de font entendre pour boycotter l’exposition de la Collection Morozov à la Fondation Vuitton voir même de saisir les oeuvres exposées…Une plateforme de streaming supprime les enregistrements de Valery Gergiev…Le monde culturel qui a été en dessous de tout pendant le Covid ne cesse de s’enfoncer….
La culture européenne a pris le virage soviétique. Gloire au Parti!
Le pétrolier français annonce qu’il « n’apportera plus de capital à de nouveaux projets en Russie », mais il maintient ses engagements en Russie, alors que plusieurs entreprises du secteur prennent leurs distances.
https://www.publicsenat.fr/article/politique/attentisme-coupable-extremement-cynique-le-maintien-par-totalenergies-de-ses?utm_term=Autofeed&utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR0hjEjnWIrlYscXYM5rI5sK70CHJB-ECGFM3s6DLXe-J3E7jp0BvL_HXtI#Echobox=1646153869
Conférence de presse de Sergey Lavrov. Avec questions depuis l’international.
https://youtu.be/6CcSCKeLOGg
Nul doute que cette vidéo soirt classifiée “propagande pro-russe” par les ségrégationnistes (anti non vax devenus anti-russes).
https://youtu.be/rDcISXdWhkc
Anne MORELLI
Historienne et professeure à l’ULB, spécialiste de la critique historique appliquée aux médias, Anne Morelli a publié l’ouvrage de référence Principes élémentaires de propagande de guerre. Nous [Investig’action] l’interrogeons sur la propagande de guerre appliquée au conflit ukrainien. Le rejet de la responsabilité sur l’autre partie que l’on peut apercevoir ces derniers jours dans les médias correspond à un des dix principes édictés dans son livre. Elle affirme que la diabolisation de l’adversaire, dont la parole est sans cesse décrédibilisée, ne permet pas de comprendre le conflit.
Investig’action : nos médias donnent toute la responsabilité à Poutine. Pourquoi n’examinent-ils pas les conséquences des actions qui ont précédé dans le camp occidental, à savoir celles des États-Unis, de l’Europe et des dirigeants ukrainiens ?
On est dans une situation où il n’y a pas de place pour les divergences. Je suis sidérée de voir à l’ULB [Université Libre de Bruxelles] des affiches « Sauver l’Ukraine », « Poutine assassin ! » et d’autres messages de ce type. C’est la première fois que je vois des étudiants se positionner comme ça dans un conflit militaire. Il faut souligner que l’Ukraine à des armes, et ces armes ne sont pas arrivées toutes seules. On arme l’Ukraine depuis 2014 et le gouvernement lance régulièrement ses armes contre les « indisciplinés » des territoires que l’on appelle « prorusses ».
Lorsqu’en Yougoslavie, des territoires comme la Croatie et le Kosovo ont fait sécession, on a applaudi. Les pays occidentaux les ont directement soutenus. Par exemple, l’Allemagne ou le Vatican ont tout de suite reconnu l’indépendance de la Croatie alors qu’on était occupé à dépecer un pays qui jusque-là était uni. Mais quand c’est l’inverse, comme c’est le cas ici avec notre ennemi qui soutient une autonomie, là on dit que c’est scandaleux. On a un deux poids deux mesures flagrant. Imaginez si demain les Basques, les Catalans ou les Flamands voulaient leur autonomie. Est-ce qu’on applaudirait ?
On ne comprend pas très bien ce qui a poussé la Russie à attaquer l’Ukraine, sauf à considérer que Poutine est un fou furieux qui veut dominer le monde. Une dépêche de l’AFP, reprise par de nombreux médias, évoque pourtant ce que Moscou reproche à Kiev : génocide au Donbass, présence de néonazis et prétentions atomiques de Zelensky… Mais l’AFP précise que ce sont des « accusations folles ». Vraiment ?
La diabolisation de l’ennemi, c’est un principe de base de la propagande de guerre, assez continu. Napoléon était fou. Le Kaiser, Saddam Hussein, Milosevic et Khadafi l’étaient aussi. Et Poutine est fou bien entendu. Nous, nous avons la chance d’avoir des dirigeants qui sont tous sains d’esprit tandis que de l’autre côté, ce sont tous des fous furieux. C’est élémentaire comme principe de propagande de guerre.
Pourtant, la question des néonazis est bien réelle. Le Bataillon Azov, ce n’est pas des enfants de choeur, ce sont des néo-nazis. Il faut aussi rappeler qu’une partie des Ukrainiens se sont solidarisés de l’Allemagne nazie. Il y a une partie de la population qui a combattu les nazis, mais une partie qui a soutenu le génocide des juifs et toutes les atrocités.
Quand Poutine dit « On va lutter contre les fascistes ukrainiens », la Russie sait de quoi elle parle. Là aussi, la propagande occidentale a fait oublier que c’est l’ex-URSS qui a le plus collaboré à la défaite de l’Allemagne nazie. C’était tout à fait évident pour la population belge en 1945. Mais depuis, la propagande a fait ses effets à travers notamment les productions d’Hollywood, des films comme Il faut sauver le soldat Ryan et une multitude d’autres.
Comment développer un mouvement pacifiste dans ces conditions et quel rôle pouvons-nous jouer ?
C’est très difficile pour l’instant. Ça correspond au dixième principe, si on pose des questions au moment de la guerre c’est déjà aller trop loin. On vous considère pratiquement comme un agent de l’ennemi.
Si on demande « Est-ce que des gens du Donbass n’ont pas le droit, comme ceux du Kosovo, d’avoir leur indépendance ? », on est suspecté d’être un agent de Poutine. Non, j’aime pas du tout Poutine. Mais j’ai pas envie d’une information qui est si partisane, pas envie d’une information qui est finalement celle de l’OTAN !
Que faire alors ? J’ai été plusieurs fois invitée à des chaines de télévision et quand j’ai demandé de projeter la carte de 1989 en Europe pour montrer qui avance ses pions vers l’autre, curieusement on m’a dit que ce n’était finalement pas nécessaire que j’intervienne.
Je pense que dans une situation de forte propagande comme maintenant, notre voix est inaudible.
Il faut pourtant voir qui encercle qui. Ce sont les troupes de l’OTAN qui encerclent la Russie et pas l’inverse. Récemment, pour une manifestation contre la guerre, il n’y avait que quelques personnes.
Depuis la guerre en Irak jusqu’à maintenant, il y a eu un certain découragement du mouvement pacifiste. Quand on voit les énormes manifestations qu’il y a eu par exemple en Grande-Bretagne et en Italie, ça n’a pas empêché les gouvernements d’y aller malgré les réactions populaires contre la guerre.
Vous disiez dans une interview à La Libre Belgique que pour Biden « La Chine étant un trop gros morceau, s’attaquer à la Russie via l’OTAN apparaît plus accessible ». La réalité d’une guerre USA-Russie n’est-elle pas exagérée ?
Je ne pense pas que Biden va la faire lui-même, il a promis à son électorat de ne plus envoyer des troupes étasuniennes directement au front. Mais d’une part, il envoie des militaires dans des pays qui étaient autrefois dans l’orbite soviétique comme les pays baltes, la Pologne, etc. Et d’autre part, il espère faire faire la guerre contre la Russie par les pays européens. Dans ce cas-là, Biden n’aura pas à se confronter à son opinion publique. Et au contraire, il obtiendra une réputation de courageux par rapport à l’ennemi. Je ne suis qu’une historienne, mais je pense que Biden essaiera de faire faire la guerre par les autres. Les Ukrainiens ont d’ailleurs déjà reçu énormément de matériel militaire.
Anne MORELLI”
“L’Otan a fait de l’Ukraine sa marionnette”, estime Nathalie Arthaud (candidate Lutte Ouvrière).
Surprenant de lucidité.
https://youtu.be/BOzHKP-RN3U
Une analyse non hystérique, non binaire de la situation en Ukraine. Avec Teresita Dussart.
https://youtu.be/mlom_RJEu1c
Essaie d’avoir une réponse non, binaire face à 1 Nana androgyne Solaire. Linda cause encore pour rien à des malins mentalement, diviser entre les genres depuis la chute originelle.
Vos politiciens, banquiers rangent intellectuellement le méchant petit, coronavirus au placard sans là moindre Solution. Vieux connards ont enfin appris à mystérieusement, crevez avec. Foireux se gargarisent davantage de vos nouveaux cadavres, tous ukrainiens à l’Armageddon. Sûrement écologiquement et sanitairement beaucoup plus, salvateur de bombarder vos gosses en gérontocratie. https://lagrandesorciere.wordpress.com/2022/03/06/une-pente-glissante-jusquau-val-denfer-philippe-prive-de-vacances/
[…] (1) https://zerhubarbeblog.net/2022/03/02/du-covid-a-lukraine-bienvenue-dans-la-societe-du-spectacle/ […]
Malgré leurs prises de position contre la conflit, les athlètes russes sont bannis de nombreuses compétitions internationales.
https://www.lefigaro.fr/international/guerre-en-ukraine-les-athletes-russes-devenus-parias-malgre-leur-opposition-a-la-guerre-20220302
Je ne veux pas minimiser la brutalité du président russe ou la barbarie des forces russes qui ont envahi l’Ukraine. Tous deux méritent notre condamnation. Je ne veux pas non plus banaliser la souffrance du peuple ukrainien, qui exige une attention compatissante. Pourtant, aussi effroyables soient-ils, de tels événements ne sont pas sans précédent, même à une époque récente.
Des observateurs comme Kagan, Gates et Henninger ont une aversion pour le contexte, surtout lorsqu’il complique leur propre analyse.
En politique internationale, les crimes ne sont pas faciles à mesurer avec précision. La culpabilité et l’innocence ont tendance à être dans l’œil de celui qui regarde. Pourtant, aussi pénible que cela puisse être à admettre, les crimes commis par les États-Unis ces dernières années, généralement justifiés sous le couvert de la libération des opprimés et de la diffusion de la démocratie, ont infligé plus de dommages à l’ordre international que tout ce qui a été fait par la Russie. Moscou n’a jamais promulgué une doctrine de guerre préventive manifestement illégale. Nous l’avons fait. Et le nombre de morts résultant des campagnes américaines entreprises après le 11 septembre – plus de 900 000 morts selon le projet sur les coûts de la guerre de l’université Brown – dépasse de plusieurs ordres de grandeur le nombre d’Ukrainiens tués (ou susceptibles d’être tués) dans le conflit actuel.
Il ne s’agit pas de justifier l’agression russe, qui ne peut être justifiée. Il s’agit plutôt d’affirmer que l’invasion de l’Ukraine ne marque pas une rupture étonnante et sans précédent avec un “ordre” qui existait surtout dans l’esprit des observateurs occidentaux plutôt que dans le monde réel.
En fait, les événements en Ukraine confirment la pertinence de ce célèbre dicton de Thucydide : “Les forts font ce qu’ils peuvent, les faibles subissent ce qu’ils doivent”. Les États-Unis n’ont pas l’intention de déclarer cet axiome inopérant. En effet, Washington a bien l’intention de l’exploiter au maximum – même si de hauts responsables américains expriment leur dévotion à l’égard de l’État de droit et du bien-être de l’humanité.
Ainsi, quoi que Joe Biden et ses divers homologues puissent dire ou faire au sujet de l’Ukraine, l’Histoire poursuivra sa route. Je n’ai pas la prétention de savoir comment la guerre se terminera là-bas. Je ne peux qu’espérer et prier pour que les combats cessent bientôt, avec beaucoup moins de victimes que celles de notre propre “guerre contre le terrorisme”.
*** Traduit avec http://www.DeepL.com/Translator (version gratuite) ***
https://responsiblestatecraft.org/2022/03/07/the-end-of-history-again/?fbclid=IwAR2gL0Th2WeogoGjCmjb6Cl5AKH58dWEw_NifOD83E1cxokWlZAMV23mwng
La question mérite d’être posée. Pour quiconque veut garder un esprit apartisan face aux narratifs simplistes qui nous sont donnés sur ce conflit, il est évident que rien n’est tout blanc ou tout noir, qu’il s’agisse des circonstances qui ont conduit à cette guerre, du déroulé des évènements qui ont lieu actuellement en Ukraine, ou même de ce qui se produira par la suite.
À en croire la presse grand public, pour laquelle l’analyse situationnelle démarre à compter de l’instant où les forces armées russes ont pénétré le territoire ukrainien, Vladimir Poutine serait le super méchant, le « Thanos » de l’histoire, tandis que les dirigeants occidentaux seraient, à l’inverse, les super héros faisant cause commune pour l’empêcher de détruire le monde. Bref, l’union sacrée des gentils contre « the » méchant du film.
https://www.francesoir.fr/opinions-editos/le-metaverse-de-la-guerre-en-ukraine-mythe-ou-realite?fbclid=IwAR1GbHqocRyaCfI2n9DanVY_8JEde_HHDkgC8WBWI_wOElFKo9P-EHAppVo
[…] (8) https://zerhubarbeblog.net/2022/03/02/du-covid-a-lukraine-bienvenue-dans-la-societe-du-spectacle/ […]
[…] (6) https://zerhubarbeblog.net/2022/03/02/du-covid-a-lukraine-bienvenue-dans-la-societe-du-spectacle/ […]
” #JeanLucGodard, mai 2022. —[…] L’intervention de Zelensky au festival cannois va de soi si vous regardez ça sous l’angle de ce qu’on appelle “la mise en scène” : un mauvais acteur, un comédien professionnel, sous l’œil d’autres professionnels de leurs propres professions. Je crois que j’avais dû dire quelque chose dans ce sens il y a longtemps. Il aura donc fallu la mise en scène d’une énième guerre mondiale et la menace d’une autre catastrophe pour qu’on sache que Cannes est un outil de propagande comme un autre. Ils propagent l’esthétique occidentale quoi… S’en rendre compte n’est pas grand chose mais c’est déjà ça. La vérité des images avance lentement. Maintenant, imaginez que la guerre elle-même soit cette esthétique déployée lors d’un festival mondial, dont les parties prenantes sont les états en conflit, ou plutôt “en intérêts”, diffusant des représentations dont on est tous spectateurs… vous comme moi. J’entends qu’on dit souvent “conflit d’intérêt”, ce qui est une tautologie. Il n’y a de conflit, petit ou grand, que s’il y a intérêt.
https://histoireetsociete.com/2022/05/21/jean-luc-godard-juge-la-prestation-de-zelensky-a-cannes/
[…] (1) https://zerhubarbeblog.net/2022/03/02/du-covid-a-lukraine-bienvenue-dans-la-societe-du-spectacle/ […]
[…] Du Covid à l’Ukraine, bienvenue dans la société du spectacle. […]
Emmanuel Roux, extraits de son entretien à figarovox à propos de Guy Debord:
« […] le spectacle est fondé sur la succession des images du réel en lieu et place de notre rapport direct au réel.
[…] le spectacle est illogique en ce sens qu’il peut dire sans broncher le contraire que ce qu’il disait la veille. Le vrai et le faux oscillent sans qu’aucune continuité discursive rationnelle ne soit assurée. Orwell avait aussi vu cela: il n’est pas nécessaire de démentir un propos, il suffit juste de ne plus en parler. »
[…] Je crains que quiconque cherche à cerner les causes politiques du réel ne soit à terme suspecté de «complotisme». »
Emmanuel Roux, agrégé de philosophie et philosophe, publie « Guy Debord. Abolir avec le spectacle » (Michalon). Un essai qui souligne les aspects prophétiques de la pensée du fondateur de l’Internationale situationniste.
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