D’innombrables articles viennent de paraître suite à la publication du sixième rapport du GIEC (1), qui nous rappelle le narratif alarmiste de base: l’activité humaine générant du CO2 a fait grimper la température moyenne d’un peu plus de 1°C depuis 1850, et cela continue, et les processus de mitigation et de compensation envers les populations le plus à risque (qui sont aussi, en général, celles qui consomment le moins) restent parfaitement insuffisants, même si des efforts ont été réalisés.
La projection du GIEC pour 2100 est une augmentation de la température moyenne (depuis 1850) de +1,4°C dans le meilleur des scénarios, de +2,7 °C dans le scénario moyen, et de +4,4°C dans le scénario où à peu près rien n’est fait.
Je traduis et cite le premier paragraphe du chapitre sur les conséquences, qui se veut particulièrement alarmiste:
B.2 Pour tout niveau de réchauffement futur donné, de nombreux risques liés au climat sont plus élevés que ceux évalués dans le RE5, et les impacts projetés à long terme sont jusqu’à plusieurs fois plus élevés que ceux observés actuellement (confiance élevée). Les risques et les incidences négatives prévues, ainsi que les pertes et les dommages liés au changement climatique, augmentent avec chaque augmentation du réchauffement de la planète (degré de confiance très élevé). Les risques climatiques et non climatiques interagiront de plus en plus, créant des risques composés et en cascade plus complexes et plus difficiles à gérer (degré de confiance élevé).
https://report.ipcc.ch/ar6syr/pdf/IPCC_AR6_SYR_SPM.pdf
Diviser nos émissions par cinq, une utopie policière.
Traduits en termes concrets, chaque Terrien devrait limiter sa production de CO2 à deux tonnes annuelles pour stabiliser les émissions de CO2. La moyenne française est de dix tonnes, avec une grosse variation entre les petits consommateurs (pas de voiture, pas de voyages en avion, consommation locale) qui sont dans les 3-4 tonnes, et les riches qui sont à plus de vingt tonnes du fait de leurs voitures, leurs voyages en avion, leurs multiples demeures, et leur consommation importante en général.
Aux USA, la moyenne est de vingt tonnes par habitant, avec aussi des grandes disparités. Tout comme dans les pays pétroliers comme l’Arabie saoudite. A l’inverse, les populations les moins riches produisent entre une et deux tonnes de CO2 annuel.
De ceci saute aux yeux, me semble t-il, un constat assez imparable: il n’y aura pas de telles diminutions drastiques dans nos modes de vie sans soit une forte coercition, soit l’impossibilité matérielle de faire autrement du fait de la disparition des ressources, et dans les deux cas les conséquences seraient une paupérisation massive des populations, puis famines, guerres civiles, et fin de la civilisation actuelle.
Hors une révolution énergétique qui n’arrivera pas avant deux ou trois décennies (fusion nucléaire par exemple), vivre avec deux tonnes signifie pour nous de n’avoir plus de véhicule (même électrique), plus de chauffage (à moins de posséder une forêt), une alimentation limitée, et une quasi disparition des services publics vu que l’Etat, aujourd’hui, compte pour plus d’une tonne dans le quota individuel. Ce qui n’empêche pas que l’on nous explique que c’est tout à fait possible (2).
Face au narratif alarmiste, existe un constat non alarmiste ou “réaliste”.
Cependant, il existe une autre manière de voir les choses, qui ne nie pas le fait que l’activité humaine a un effet sur la température via ses émissions de CO2 (et de méthane, à court terme un encore plus gros problème que le CO2), mais qui conteste le scénario catastrophe du GIEC et la nécessite d’une réduction massive de ces émissions afin d’éviter un monde invivable d’ici 80 ans.
Cette proposition alternative n’est pas homogène, on y trouve toutes sortes de gens plus ou moins sérieux et plus ou moins politisés, mais il existe un courant dans lequel se trouvent de nombreux scientifiques au moins aussi “sérieux” que ceux du GIEC et qui proposent – chiffres à l’appui – un narratif très différent, non catastrophiste et non punitif. Des gens qui se considèrent “réalistes”.
On y trouve des personnalités tel que le statisticien Bjorn Lomborg (3), l’ex-président de Greenpeace Patrick Moore (4), la climatologue Judith Curry (5), et de nombreuses personnes issues du monde de l’ingénierie et de la science. En France, il existe une association des “climato-réalistes” qui propose des informations pertinentes (6), mais sinon c’est l’habituelle bagarre entre les “bons” tenants du narratif officiel et les “mauvais” climato-sceptiques qui envahiraient la twittosphère, une branche du “complotisme” au service, évidement, de l’extrême-drouaaate (7).
Sur le fond, l’argument qui s’oppose aux scénarios du GIEC repose sur quelques points clés:
- La sensibilité réelle du climat n’est pas connue (cad de combien augmente la température moyenne à chaque doublement du CO2 dans l’atmosphère). Selon le GIEC il est de l’ordre de 3°C à l’équilibre (long terme), mais certains l’estiment nettement plus bas.
- La température moyenne de la Terre évolue avant tout en fonction des cycles de Milankovic (8), qui influencent la Terre préindustrielle, et qui donc l’influencent toujours aujourd’hui mais auxquels s’ajoutent, à la marge, les effets du CO2 anthropique.
- le niveau de CO2 de l’ère préindustrielle, de l’ordre de 180 ppm (parties par million), datant de 1850 et le début des mesures modernes, était extrêmement bas par rapport à sa moyenne naturelle (entre 800 et 5 000 ppm), et qu’une hausse de ce taux (nous en sommes à 420 ppm aujourd’hui) est en réalité une bonne chose pour la planète car c’est autant de nourriture en plus pour le végétal.
- L’augmentation des phénomènes naturels violents est une fable. Ces phénomènes suivent leur propre cycle, et il n’y a pas d’augmentation systémique, et aucune corrélation avec la hausse anthropique de CO2.
En exemple, voici une présentation par le Dr Steven E. Koonin lors du Steamboat Institute Energy and Climate Summit, en mars 2022. Koonin est l’ancien sous-secrétaire à l’énergie de l’administration Obama, et auteur d’un ouvrage intitulé Unsettled: What Climate Science Tells Us, une analyse critique de la science climatique “officielle” et des mesures requises par le GIEC.
Il y a ensuite l’argument techniciste et économique, qui dit que les sociétés s’adaptent, et qu’elles s’adapteront à une hausse non catastrophique des températures pour autant qu’elles en aient les ressources, c’est-à-dire de l’énergie et suffisamment de richesse économique.
Et là est l’argument central: si on choisi de paupériser massivement la société humaine en lui interdisant brutalement l’accès aux énergies fossiles (et Jancovici, notamment, montre bien le lien entre richesse économique et énergie, et prédit un inévitable effondrement), non seulement elle ne pourra pas développer de réelles alternatives (voir “Délusions de la transition énergétique“), mais en plus elle ne pourra pas s’adapter (par manque de moyens) et devra subir de plein fouet les effets tels que la montée des eaux ou la désertification de certaines zones.
En exemple, une vidéo avec Bjorn Lomborg lors de la même conférence que Koonin ci-dessus, sur les coûts de l’alarmisme climatique. Sa thèse est que l’exagération, à des fins politiques et commerciales, des risques liés au changement climatique (qu’il ne nie pas), induit des politiques publiques ineptes dont le résultat est la paupérisation générale des populations par manque d’énergie, alors qu’il serait tout à fait possible de combiner une croissance globale avec l’élimination graduelle des énergies fossiles et la mitigation des effets réels du réchauffement.
La nécessité d’un vrai débat public.
L’idée ici n’est pas de défendre telle ou telle position, et pour ceux et celles que les arguments cités ici intéressent il y a une multitude d’articles et de vidéos en ligne qui présentent tout ceci en long et en large. L’idée est de montrer que, comme pour tous les sujets clivants qui impliquent de gros enjeux de pouvoir et d’argent (le business vert genre éoliennes, par exemple, est une industrie très dépendante de la corruption (9)), où l’on manipule les populations par la peur via des discours catastrophistes (il suffit d’écouter Greta), le narratif dominant n’est pas nécessairement juste, et ne sert pas nécessairement l’intérêt général.
Comme pour le Covid ou l’Ukraine aujourd’hui, les régimes au service du Grand Capital et leurs médias sont en mesure de créer des narratifs faux, voire absurdes, qui servent certains intérêts particuliers. Ils sont capables de dénigrer et de rendre quasi invisibles d’autres points de vue sous le poids d’une propagande massive. Dans le cas du climat, tout ce qui n’est pas “pro-GIEC” est considéré “rassuriste” au mieux (les médias ont d’ailleurs utilisé le même terme dans le cas du Covid à l’encontre de celles et ceux qui, tel le Dr Gérald Kierzek, refusaient de hurler avec les loups, et qui se révèlent au final avoir eu raison), “négationniste” au pire, avec la nécessaire référence à l’holocauste.
Il est assez évident que dans un monde qui avance à marche forcée vers une forme de techno-totalitarisme parfaitement assumé par ses “élites”, où règneront la vidéo-surveillance boostée par IA, le tracing permanent, les monnaies numériques de banques centrales et le flic QR codant à tous les coins de rue, le catastrophisme climatique peut servir de justification pour une société carcérale où, comme le dit si bien Klaus Schwab, “vous n’aurez plus rien mais vous serez heureux” car votre quota carbone vous permettra quand même de faire du vélo.
Ce d’autant que ces mêmes “élites”, visiblement, ne croient pas elles-mêmes au narratif catastrophiste. J’en avais déjà fait un article en décembre 2018 intitulé “COP24: le G20 croit-il vraiment aux prévisions du GIEC?“. Il parait évident que si le dixième le plus riche d’un pays tel que la France croyait aux prévisions alarmistes du GIEC, il montrerait l’exemple en évitant le style de consommation ostentatoire qui le caractérise. Ce n’est pas le cas, et il n’est donc guère étonnant qu’une partie apparemment assez considérable de la population s’en foute également (10).
Il est urgent de faire un état des lieux non partisan de la situation, un vrai débat public avec des acteurs représentatifs, non politisés et sans conflits d’intérêts.
Liens et sources:
(1) https://report.ipcc.ch/ar6syr/pdf/IPCC_AR6_SYR_SPM.pdf
(2) https://bonpote.com/vivre-a-2-tonnes-co2e-par-an-cest-possible/
(3) https://fr.wikipedia.org/wiki/Bj%C3%B8rn_Lomborg
(4) https://en.wikipedia.org/wiki/Patrick_Moore_(consultant)
(6) https://www.climato-realistes.fr/
(8) https://fr.wikipedia.org/wiki/Param%C3%A8tres_de_Milankovi%C4%87
(9) https://www.contrepoints.org/2019/10/03/354847-le-brulot-de-fabien-bougle-sur-les-eoliennes
Excellent texte
John Christy sur Academic Influence. https://youtu.be/ULpGDnuz308
De nombreuses “études sur le climat” sont fausses, ils le reconnaissent ici …https://www.msn.com/fr-fr/actualite/technologie-et-sciences/des-%C3%A9tudes-trompeuses-sur-le-climat-publi%C3%A9es-dans-des-revues-scientifiques-peu-regardantes-alertent-des-experts/ar-AA19RH2A?ocid=msedgntp&cvid=c99c730323d44df0ac1bcbbba7c26243&ei=48
https://pan.be/article/john-clauser-combien-de-temps-le-mensonge-de-la-catastrophe-climatique-va-t-il-continuer-448