Du Vih à la critique des vaccins, la saga Luc Montagnier

Luc Montagnier est un personnage emblématique de l’ambiguïté de la recherche médicale. Honoré en 2008 par le prix Nobel de médecine (en tandem avec sa collaboratrice Françoise Barré-Sinoussi) pour la découverte de ce que l’on appelle le Vih ou “virus du Sida” en 1984, il est passé en 30 ans du statut de chef de labo à l’Institut Pasteur à celui de héro mondial avant de sortir des sentiers battus et se lancer dans des recherches alternatives sur le stress oxidatif et les cofacteurs du Sida, la mémoire de l’eau, la transmission d’ADN par ondes électromagnétiques, et enfin la critique, non pas des vaccins en soi, mais des adjuvants (en particulier l’aluminium), accusant ces vaccins d’être une cause du phénomène de la mort du nourrisson.

Ce, bien entendu, à contre-courant de tout l’establishment pharmaco-médical et ses nombreuses tentacules politiques, médiatiques et financières. Renié depuis par l’Institut Pasteur, pour de nombreux commentateurs non avertis ou à la solde dudit establishment, Luc Montagnier est définitivement passé du côté obscur de la Force.

J’aborde le sujet aujourd’hui car vient d’être mise en ligne une vidéo d’une conférence sur les vaccins donnée à Paris par les Pr. Luc Montagnier et Henri Joyeux, ce dernier un fer de lance de la lutte contre la vaccination abusive – et donc de la nouvelle obligation de 11 vaccins obligatoires pour nos enfants, dont plusieurs avec le fameux adjuvant nocif. Je ne commente pas la vidéo elle-même, à chacun de se faire son idée.

Ce blog fait mention de Luc Montagnier à plusieurs reprises, en lien avec mes billets sur la polémique feutrée qui, depuis 30 ans, questionne la cause du Sida. J’en cite rapidement deux, d’abord celui parlant d’un extrait du documentaire House of Numbers sur le sujet, où l’on voit et entend le Prof. Montagnier dire que n’importe qui peut très bien se retrouver infecté par le Vih, mais s’en débarrasser de lui-même s’il est en bonne santé. A la question de pourquoi cette information n’est pas prise en compte par l’industrie pharmaceutique, il répond “il n’y a pas d’argent”. (1)

Le deuxième article parle de la téléportation quantique d’ADN, un phénomène découvert (enfin, s’il est réel) accidentellement par Montagnier et son équipe en 2010 (2). C’est du lourd en soi mais d’autant plus lourd, surtout du point de vue de l’establishment, que ces expériences ramènent à la vie le phénomène de la mémoire de l’eau. Phénomène au centre des recherche du Dr Jacques Benveniste dans les années 80, où il affirma avoir découvert que l’eau, par quelque procédé inconnu, était capable de “retenir” la forme de molécules complexes, donc de leurs effets. Ceci est la base de l’homéopathie, où une solution d’une certaine molécule est diluée au point où il ne peut plus y avoir, physiquement, de molécules actives dans la solution mais où l’effet médicamenteux reste réel (du point de vue des homéo-compatibles bien sur, pour les autres c’est juste un effet placebo).

L’expérience de Montagnier recrée ce phénomène en transmettant l’image d’une ADN contenue dans un tube d’eau vers un tube d’eau pure via un émetteur d’ondes basses fréquences. De l’eau prélevée ensuite dans le second tube est “amplifiée” par un procédé classique dit PCR, au terme duquel on retrouve dans cette eau les molécules ADN de départ… Ca fait Star Trek ou roman SF de gare, et je n’ai aucun moyen de savoir dans quelle mesure cette expérience est réplicable par d’autres que Montagnier mais, à la différence de Benveniste qui se suicida face aux accusations de fraude (lire à ce sujet l’excellent livre “Un cas de censure dans la science – l’affaire de la mémoire de l’eau”, par Michel Schiff), Luc Montagnier n’a cure des moqueries et continue ses recherches sur l’eau, les effets électromagnétiques sur la biologie, et la nature du Vih.

Alors, Dr Jeckyll ou Mr Hyde? Dans l’affaire originelle de la supposée découverte du Vih, il y a la version officielle d’une collaboration entre Montagnier et Barré-Sinoussi menant à l’identification d’un nouveau rétrovirus, puis d’une recherche partagée avec l’équipe américaine du Pr Gallo menant à la déclaration publique par ce dernier, et la ministre US de la santé de l’époque (sous Ronald Reagan) Margaret Heckler, en 1984, que l’on avait découvert la “cause probable” du Sida, que l’on pouvait détecter les séropositifs à 100%, que l’on pouvait produire ce virus en masse (c’est à dire l’isoler et le dupliquer), et qu’un vaccin serait bientôt disponible.

D’où la polémique démarrée quelques années plus tard par la voix, notamment, d’un oncologue de renom de l’époque, le Pr Duesberg, qui remettait tout en cause. Le “probable” de Heckler restait problématique, la détection aléatoire et différente de pays à pays (les mêmes échantillons ne donnent pas les mêmes résultats d’un pays à l’autre, voire d’un labo à l’autre), le vaccin continue à jouer à l’Arlésienne 30 ans plus tard, et le fait même que le Vih ait réellement été isolé est remis en cause depuis longtemps – et même par l’inventeur du PCR utilisé pour l’amplification moléculaire, le Pr Kary Mullis, qui lui-même reçu le prix Nobel de chimie en 1993.

Face à cette histoire, il y a le récit de celui qui semble être le vrai découvreur du Vih, le Pr Jean-Claude Chermann, qui travaillait de longue date sur la question du Sida (ou GRID, à l’époque) dans les laboratoires de l’Institut Pasteur, et dont l’assistante était Françoise Barré-Sinoussi et le patron du labo, Luc Montagnier. D’après Chermann, Montagnier n’a pas vraiment travaillé sur le virus, mais il est entré en scène lorsque les américains, avec Gallo (dont la réputation sulfureuse n’était déjà plus à faire), ont tenté de “piquer” la découverte aux Français afin de s’arroger la gloire et, surtout, les royalties qui s’ensuivraient dès la fabrication de tests de séropositivité et de vaccins.

Ce fut, dès le départ, un combat de chiffonniers pour le pognon (3). In fine ni Chermann, ni Gallo ne furent nommés par le Nobel. Pour Gallo cela se comprend, mais pour Chermann? Il fut blacklisté car il avait refusé de signer l’accord partageant la découverte du Vih à 50-50 avec les Américains, considérant que la découverte lui appartenait. Il claqua la porte de Pasteur et se lança dans des recherches alternatives sur le Vih sur base de financements privés – dont certains par la (très riche) famille de Carla Bruni, ce qui valu à Chermann une entrevue avec Sarkozy. Aventure qui s’est très mal terminée, Chermann étant aujourd’hui accusé de fraude scientifique (4).

Ce petit rappel historique pour dire que toute l’histoire du Vih baigne dès le départ dans une fuite en avant pour le fric et la gloire de la part d’un establishment américain aux abois: la fameuse autant qu’onéreuse “guerre contre le cancer” lancée par Nixon et maintenue par les administrations successives jusque Reagan, n’avait pas donné grand chose. Le Sida, qui commençait à faire des ravages dans la population gay américaine, était la planche de salut d’une industrie à la recherche d’un problème. Le Vih de Chermann fut immédiatement récupéré pour rassurer le public, les politiciens et assurer une manne financière pour la recherche d’un vaccin, sans que l’on sache avec toute l’assurance requise s’il était bien la clé du problème –  d’où le probable cause of AIDS de Margaret Heckler.

Aujourd’hui, à 85 ans, après avoir défendu les intérêts de l’Institut Pasteur dans le marchandage des droits sur le Vih, puis le marketing des tests développés par l’Institut, après avoir perçu avant tout le monde la cause possible de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, et après quelques aventures africaines qu’il vaut mieux oublier, Luc Montagnier a pris beaucoup de distance avec la ligne officielle en matière de Vih: la recherche de cofacteurs (le Vih ne suffirait pas, à lui tout seul, pour affaiblir autant notre système immunitaire), le travail sur le stress oxidatif – stress menant à une diminution de notre capacité immunitaire, ouvrant la voie à un Vih peu offensif dans des conditions normales – et la redécouverte d’un phénomène de mémoire de l’eau l’on rendu relativement infréquentable pour les bénéficiaires de l’establishment. Alors si maintenant il s’en prend aux vaccins et s’affiche en compagnie de cette autre bête noire qu’est Henri Joyeux, c’est le pompon!

Tout cela fait assez folklorique mais la question centrale reste bien entendu: qui a raison? Pour le Vih mais, surtout, pour les vaccins qui concernent tous les enfants en bas âge! Luc Montagnier, s’il est certainement compétant en matière médicale, l’est au moins tout autant en matière de business, d’influence et sans doute de corruption. Le Vih fut une sacrée école et est aujourd’hui une extraordinaire pompe à fric pour les sociétés pharmaceutiques qui tiennent ce marché, dont le pire cauchemar est que quelqu’un ne trouve réellement un vaccin et ne tue ainsi la poule aux œufs d’or. (5)

Les médias et experts associés à l’establishment sont très clairs: la remise en question du dogme du Vih est affaire de débiles, et la remise en cause de la vaccination est affaire de fous. Circulez il n’y a rien à voir, toutes les études montrent que nous avons raison et vous avez tort. Si vous suivez ce blog, il est possible que la phrase “les études montrent que…” ne fasse s’allumer quelques voyants rouges, et notamment en matière médicale. Nous savons, de l’aveu même de gens impliqués dans la publication d’études scientifiques, qu’une grande partie de ces études sont biaisées, non réplicables, fausses, voire frauduleuses. (6) (7) (8)

Comment savoir? Qui croire? Quelles études sont valables? C’est un problème fondamental de la société actuelle, la course à l’argent et à la reconnaissance ayant corrompu, dans de nombreux domaines (pas tous, heureusement), mais notamment dans les domaines où il y a beaucoup d’enjeux tel le médical, l’idée même d’une recherche impartiale, objective et au service de la société plutôt qu’au service des commanditaires de ces études. Il faut se renseigner, entendre des avis contraires, et finalement se faire sa propre opinion avec ce que l’on sait autant qu’avec ce que l’on sent. Et c’est là à mon avis l’apport majeur de Luc Montagnier en tant qu’exemple: avoir été Pape un jour, et excommunié le lendemain, pour simplement avoir suivi son propre chemin.

Notes:

(1) https://zerhubarbeblog.net/2009/12/08/interview-du-dr-montagnier-sur-la-lutte-contre-le-vih/

(2) https://zerhubarbeblog.net/2011/01/12/montagnier-et-la-teleportation-quantique-de-ladn/

(3) https://zerhubarbeblog.net/2009/12/22/jean-claude-chermann-loublie-du-nobel-de-medecine-2008/

(4) https://www.sciencesetavenir.fr/sante/justice-soupcon-de-fraude-scientifique-sur-le-pr-jean-claude-chermann_111115

(5) https://zerhubarbeblog.net/2016/04/06/sidaction-poison-de-poisson/

(6) https://zerhubarbeblog.net/2015/06/29/la-moitie-des-etudes-biomedicales-seraient-fausses-selon-the-lancet/

(7) https://zerhubarbeblog.net/2017/10/18/la-plupart-des-articles-scientifiques-nont-aucune-valeur/

(8) https://zerhubarbeblog.net/2017/07/05/sur-vaccination-le-lobby-pharma-en-marche-avec-edouard-philippe/

A propos Vincent Verschoore

Animateur de Ze Rhubarbe Blog depuis 2008.

5 réponses

  1. Le Pr Luc Montagnier est donc décédé, au terme d’une carrière riche et tumultueuse qui l’a vu passer du statut de Pape, avec le prix Nobel de médecine de 2008, au statut de paria pour ces travaux sur la mémoire de l’eau et sa critique des adjuvants vaccinaux.

    Sa publication avec le Pr Perez, en 2020, sur l’origine artificielle du Sars-CoV-2 et l’intégration de séquences du Vih, aura scellé son statut, aux yeux des bénéficiaires de Big Pharma et de l’establishment, de vieux sénile complotiste.

    Montagnier aura suivi son chemin à lui, en partie hors des sentiers battus et à contre-courant des intérêts commerciaux de l’industrie.

    Il aura maintenu, jusqu’au bout, une rare et salutaire indépendance d’esprit, un contre-modèle à la soumission dogmatique béate de la majorité de ses collègues.

    Ce soir, les covido-fascistes dansent sur sa tombe, et l’empire de la corruption sanitaire pousse un soupir de soulagement.

    Montagnier aurait pu terminer sa carrière en léchant les bottes du pouvoir, à la sauce Delfraissy ou Fischer, contre rémunération et reconnaissance par les institutions corrompues.

    Il aura préféré la science et la liberté de penser. Il aura respecté sa promesse de médecin : avant tout, ne pas nuire. Une intégrité devenue rare, pour ne pas dire illégale. Une lumière qui brillera encore longtemps, je l’espère, dans le brouillard obscurantiste de la pseudoscience covidienne

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