Les guerres américaines du XXIème siècle ont toujours une fonction de prédation économique. A minima, faire tourner le complexe militaro-industriel, une forme de détournement des fonds publics (et de la dette) afin d’alimenter une supériorité militaire garantissant aux USA et à certains alliés la possibilité de faire tout et n’importe quoi, sans être inquiétés par l’ONU ou toute autre entité.

Au Kuwait et en Irak, le pétrole était un enjeu majeur. En Ukraine, c’est tarir la source russe en gaz et en pétrole au profit du gaz de schiste US (sous forme de GNL) qui est un enjeu économique majeur. Mais pas le seul. Un autre enjeu tourne autour du titane.

L’enjeu du titane.

Le titane entre dans la fabrication de la vaste majorité des équipements militaires de pointe. Il fait partie des 35 ressources naturelles identifiées par les USA comme relevant une importance stratégique. Or les USA n’ont quasiment plus de titane, important 90% de leur consommation depuis, notamment, la Chine et la Russie. C’est d’ailleurs l’un des rares éléments (ha ha) non couverts par les sanctions euro-atlantistes contre la Russie.

L’Ukraine fait partie des quelques pays producteurs de titane, qui était d’ailleurs, en 2021, le principal exportateur de titane vers la Russie, dont les réserves ne sont pas immenses. Et il se trouve qu’une bonne partie des réserves ukrainiennes de titane se trouvent à l’Est et au Sud, précisément là où se déroule actuellement le gros du conflit.

Selon un article de Newsweek sourcé au sein du ministère de la défense US (1), les USA sont très vulnérables à la pénurie de titane, les Chinois le savent, et les Américains savent que les Chinois le savent, tout comme les Russes..

Il ne faut pas oublier que, quelques jours avant le début de l’offensive russe, Poutine signait avec Xi Jinping un large traité d’entraide mutuelle (2), et ce n’est pas pour rien si les Chinois, aujourd’hui, mettent la pression sur les US en les accusant ouvertement d’être la cause du conflit (3).

Ce en quoi ils n’ont pas tout à fait tort, mais pour le comprendre il faut connaître l’histoire de la région depuis au moins la chute du Mur, et pas que du point de vue euro-atlantiste (4).

Un business miraculeux.

Zelensky promet à l’Occident un vaste marché d’un trilliard de dollars pour la reconstruction de l’Ukraine. Ses ressources naturelles serviront à payer les armes et à rembourser les prêts occidentaux, ce qui devrait garantir le servage de la population ukrainienne pendant quelques décennies, et parmi ces ressources il y a le titane. La bande à Z ne manquera évidemment pas de se payer grassement sur la bête, si jamais cela arrive.

Les Russes, en effet, n’ont visiblement pas l’intention de laisser la place, et contrairement à ce que sérine la propagande euro-atlantiste ils ne sont ni faibles, ni isolés. Pour les USA/Otan, tant que cela dure cela fait tourner le complexe militaro-industriel (les Abrams promis à l’Ukraine doivent d’abord être fabriqués, en version “allégée”), mais ils ne sont pas sûrs de pouvoir suivre en termes de munitions d’artillerie, la clé de ce conflit où des dizaines de milliers d’obus sont tirés chaque semaine.

D’où la nécessité de faire monter les enchères, de faire escalader le conflit, ce que fait actuellement Macron en laissant entendre qu’il sera tout à fait possible de livrer des avions de chasse à l’Ukraine. Ces gens sont tellement corrompus qu’ils en deviennent fous à lier, prêts à risquer une destruction totale pour des gains personnels.

Le mirage des retraites…

Mais, ici, tout le monde semble s’en fiche, et ça défile pour sauver des retraites au sein d’un système en train d’être détruit à coups de chars lourds, plutôt que pour éradiquer les crapules aux commandes de l’engin.

Les annonces de Bruno Le Maire sur une croissance française de 0,1% au 4ème trimestre (en réalité, une décroissance de 0,5% si on enlève la baisse des importations associée à l’appauvrissement des ménages) n’y changeront rien: le mur inflationniste associé à l’énergie et à l’alimentation est devant nous, et le choc de pauvreté sera majeur.

Une bonne partie de la population européenne va bientôt passer en mode survie et cela, quoi qu’en disent les euro-atlantistes, ce n’est pas la faute des Russes: le mouvement a été enclanché par le “quoi qu’il en coûte” covidien et le monstrueux gaspillage de ressources pendant deux ans, gaspillage qui accentuait le contre-coup d’années de planche à billets faisant finalement repartir l’inflation dès 2019, avec comme (lourde) cerise sur le gâteau le sabotage US de NordStream et les sanctions contre les Russes (sauf pour le titane et l’uranium, tiens tiens), boostant les prix de l’énergie et de l’alimentation, et donc l’appauvrissement des populations. Tout cela est parfaitement compris et manipulé.

Enfin, il ne faudrait pas oublier que la vaste majorité des gens en tête de ces cortèges contre la réforme des retraites ont appelé à voter Macron en avril dernier, qu’ils toucheront – eux – de très confortables retraites grâce au système actuel et sur le dos des jeunes qu’ils trainent derrière eux, et qu’ils sont le plus souvent en faveur de l’escalade de la guerre contre les Russes. C’est pour cela que je suis resté chez moi.

Liens et sources:

(1) https://www.newsweek.com/battle-ukraines-titanium-1777106

(2) https://zerhubarbeblog.net/2022/02/07/4-fevrier-2022-premier-jour-de-lere-de-la-domination-sino-russe/

(3) https://www.marianne.net/monde/la-chine-accuse-les-etats-unis-davoir-declenche-le-conflit-en-ukraine

(4) https://zerhubarbeblog.net/2022/03/01/ukraine-le-retour-du-baton/